Ces engagements concernent l’application d’un salaire minimum viable de 15$/h pour les employé·e·s et les sous-traitants de la ville ainsi que des démarches auprès du gouvernement du Québec afin qu’il hausse le salaire minimum à 15$/h et qu’il compense les acteurs de l’économie sociale, les OBNL et l’entrepreneuriat collectif pour pallier le manque à gagner.
Selon Radio-Canada, Magda Popeanu estime que la ville n’est pas prête cette année à monter le salaire minimum. La raison invoquée est un « impact sur le budget ». La mairesse Valérie Plante estimait toutefois, lors de sa course à la direction de Projet Montréal en 2016, que le coût serait « marginal », moins de 0,1 % du budget de la ville. « C’est un message qu’on envoie en disant que la Ville de Montréal est un bon employeur et qu’on croit au salaire viable », avait-t-elle déclaré. La mairesse s’est de nouveau fait la « championne » de la hausse du salaire minimum en août 2017, quelques mois avant les élections.
Le conseiller de l’arrondissement du Sud-Ouest, Craig Sauvé, a même défié le maire de l’époque, Denis Coderre, d’appliquer cette hausse :« On demande une motion claire, un positionnement de Montréal. Avez-vous pas le guts monsieur le maire ? Pas le guts de dire oui à une vie décente et un salaire décent pour les Québécois ? Moi je pense qu’on a le guts. On devrait à Montréal dire oui, oui aux communautés culturelles, oui aux jeunes, oui aux gens qui ne vivent pas avec un salaire décent aujourd’hui. »
Le projet sera étudié par la commission sur le développement économique. En raison d’un « agenda très chargé à court terme », aucune date butoir n’est évoquée. Ainsi, rien ne sera fait avant les élections provinciales ni probablement en 2018.
Cette remise à plus tard de l’implantation d’un salaire minimum viable pour des dizaines de milliers de personnes vivant à Montréal en dit long sur les priorités de Projet Montréal. Il est essentiel que les acteurs en lutte pour le 15$/h maintiennent la pression sur l’administration Plante pour faire adopter cette mesure. La même logique devra s’appliquer pour toutes les autres mesures qui sont dans l’intérêt de la majorité.
Projet Montréal est maintenant confronté à la puissance des élites politiques et économiques ainsi qu’à des luttes politiques internes. Durant les prochaines années, le parti ne fera que reculer sur son programme s’il ne base pas son action sur un soutien actif et massif des Montréalais et des Montréalaises pour ses réformes.
Le mouvement syndical et la jeunesse occupent des positions centrales pour jouer un rôle moteur dans les luttes municipales à venir. Pour gagner à court et à moyen terme, ces mouvements doivent s’organiser pour défendre leurs intérêts communs de manière autonome, par des campagnes sur des enjeux concrets et l’utilisation du relais politique que représentent les élu·e·s de Projet Montréal. À long terme, la construction d’un parti politique municipal basé sur l’action de la jeunesse, des travailleurs et des travailleuses demeure le meilleur moyen de rompre avec l’austérité et de lutter pour une société à notre mesure, une société socialiste.
Fred Collin
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