Rapidement, on a vu le gouvernement se braquer contre cette idée, multipliant les appels à la sacro-sainte prudence et se bornant à évoquer le « choc économique important » que subiraient les employeurs si le salaire minimum était augmenté trop vite. Et malheureusement, il n’a rien proposé pour venir en aide rapidement à tous ces travailleurs et travailleuses à bas salaire qui ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts.
Une telle position de fermeture du gouvernement est totalement irresponsable.
Pas plus tard que la semaine dernière, dans son discours d’ouverture, le premier ministre reconnaissait qu’il y avait eu une hausse rapide du coût de la vie dans la dernière année. Statistique Canada a chiffré la hausse de l’Indice des prix à la consommation à 5,1 % pour le Québec entre septembre 2020 et septembre 2021. Le prix des aliments a bondi de 4 % et celui du logement de 4,4 %.
Les personnes en situation de pauvreté sont les plus touchées par de telles augmentations, et les personnes qui travaillent au salaire minimum, même à temps plein, en font partie.
Justement, le Bilan-Faim publié le 28 octobre nous montre une augmentation de 37 % de la distribution de paniers de provisions entre 2019 et 2021. Et le nombre de travailleuses et de travailleurs qui ont eu recours aux banques alimentaires aurait augmenté de 40 %. Des augmentations en bonne partie attribuables à la pandémie, et Les Banques alimentaires du Québec nous rappellent que « la hausse du coût de la vie et l’inflation ne font qu’aggraver cette situation ».
Devant cela, comment le gouvernement peut-il rejeter du revers de la main une augmentation du salaire minimum suffisante pour faire sortir les personnes de la pauvreté ? Que propose-t-il à tous ces travailleurs et travailleuses au salaire minimum qui vivent « un choc économique important » chaque fin de mois, quand vient le temps d’essayer de boucler le budget ?
Les temps nous semblent particulièrement propices à un peu plus d’audace. En ce sens, le Collectif pour un Québec sans pauvreté revendique désormais un salaire minimum de 18 $ l’heure. C’est le minimum nécessaire actuellement pour permettre à une personne seule travaillant à temps plein de sortir de la pauvreté.
Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté
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