Le rapport confirme ce que le film Chercher le courant a présenté au Québec il y a trois ans. Il n’y aurait plus preneur pour l’hydroélectricité québécoise du XXIe siècle, sinon en la vendant à perte aux clients industriels et à l’exportation. Les données qui permettaient de juger de la non-rentabilité de ces barrages existaient depuis près d’un an lorsque le chantier fut lancé en mai 2009. La crise économique était bien installée et le gaz de schiste sortait déjà à profusion dans le nord-est des États-Unis.
À qui profite l’endettement du Québec ?
Sommes-nous en train de dépenser des fonds publics au seul profit de firmes de construction, et ce au détriment du portefeuille d’Hydro-Québec, du gouvernement et, par extension, du peuple québécois ?
Malheureusement, les mois s’écoulent et nous craignons que la Commission Charbonneau ne s’en tienne qu’à des histoires d’intimidation et de violence sans élucider la question de fond : comment les dirigeants de l’époque, Jean Charest, Thierry Vandal et Nathalie Normandeau ont-ils pris la décision de lancer ce chantier et sous quelle influence ?
Quelqu’un se lèvera-t-il enfin au sein du gouvernement péquiste actuel ?
· En 2009, Sylvain Gaudreault avait crié haut et fort en commission parlementaire que le projet Romaine était trop dispendieux.
· Jean-François Lisée avait prédit sur son blogue en 2011 que la centrale Romaine-4 ne serait pas construite.
· En 2013, Martine Ouellet a mis en branle la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. Le rapport de ladite commission recommande de considérer la suspension de Romaine-3 et 4.
Qu’est-ce que ces ministres, désormais sortis des bancs de l’opposition feront des conclusions de ce rapport ? Vont-ils enfin amener le Québec dans le XXIe siècle énergétique ou céder aux intérêts politiques partisans ?
Le Québec est à la croisée des chemins. Le projet hydroélectrique de la Romaine doit être arrêté pour les mêmes raisons économiques que Gentilly-2. Il est absurde de dépenser des milliards en argent public pour de l’électricité produite à perte.
Si Hydro-Québec veut exporter de l’électricité à profit, elle doit être générée ou économisée à moins de 4 cents/kWh. Il faut annuler les barrages hydroélectriques Romaine 3 et 4 pendant qu’il en est encore temps. Le réveille-matin sonne pour le Québec depuis des années et il claironne « Endettement, destruction de rivières et absence de logique économique élémentaire ». Nos élus l’entendent-ils ?