Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

Marche mondiale des femmes

Résistance : un nom féminin

Le 8 mars sera une occasion de plus pour les femmes d’ici et d’ailleurs de lutter contre les politiques d’austérité. Cette année, ce sera aussi le coup d’envoi de la Marche mondiale des femmes 2015. Le mouvement féministe se mobilisera pour offrir la résistance qui s’impose aux différentes formes d’oppression que subissent les femmes. Ce sera également l’occasion de mettre de l’avant les principes de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité, adoptée en 2004, soit la justice, la paix, la liberté, la solidarité et l’égalité. Le conseil central sera une fois de plus fidèle au rendez-vous et les militantes du comité de la condition féminine entreront dans l’action pour mener cette mobilisation dans la région.

Manon Perron est secrétaire générale du CCMM–CSN

L’histoire de la Marche mondiale des femmes nous enseigne qu’il est possible de faire des gains et de faire reculer le néolibéralisme. La Marche « Du pain et des roses » au Québec en 1995 avait réalisé des gains importants, notamment la loi sur l’équité salariale et une réduction du temps de parrainage de dix à trois ans pour les femmes immigrantes parrainées par leur conjoint. Des politiques et des mesures sociales qui, encore aujourd’hui, permettent de faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes.

L’organisation a par la suite migré vers une mobilisation internationale. La solidarité qui s’est ensuite développée entre les féministes du Nord et du Sud s’est façonnée malgré un monde de plus en plus néolibéral, voire même ultraconservateur. Un monde où l’économie se développe en fonction des multinationales et de la finance, appauvrissant les populations, particulièrement les femmes. La crise financière n’a d’ailleurs rien enseigné au capitalisme : il s’est tout simplement développé autrement en creusant les inégalités. Un monde où les conflits armés se multiplient dans les régions pauvres de la planète entraînant, entre autres, des manifestations d’actes terroristes. Mais c’est sans relâche que les femmes poursuivent leur marche pour l’égalité et un monde meilleur. Même si les gains n’ont pas toujours été à la hauteur des aspirations, la marche mondiale est devenue incontournable. Elle est reconnue au niveau international et les dirigeants politiques et économiques n’ont d’autres choix que d’entendre la voix du mouvement des femmes. Cette organisation accueille des femmes de tous les horizons : syndicalistes, Autochtones, lesbiennes, handicapées. Toutes se reconnaissent dans ce projet féministe global qui propose une vision du monde beaucoup plus solidaire, inclusive et tournée vers l’avenir des prochaines générations et la préservation de l’environnement.

Opposer la résistance

Le thème de 2015 s’inscrit dans la suite du chemin parcouru : Libérez nos corps et nos territoires. Ce thème évoque la résistance qu’il faut opposer aux politiques d’austérité, à la dérive sécuritaire et à la militarisation de nos sociétés en réaction notamment au terrorisme et à la destruction de l’environnement. Les femmes doivent continuer à batailler pour protéger leur corps. À cet égard, l’oppression et la discrimination revêtent plusieurs facettes. L’exploitation et la marchandisation du corps des femmes par l’industrie de la beauté et celle du sexe menacent particulièrement les jeunes femmes. L’incessante remise en question du droit à l’avortement menace le droit des femmes de décider pour elle-même. L’exploitation au travail demeure un enjeu en matière de santé et de sécurité et mine le droit à l’intégrité du corps des femmes. Le thème de la marche en appelle aussi au respect de la Terre, essentielle à la vie. Les activités pétro-économiques et les projets extractifs des ressources naturelles mettent en péril l’avenir de la planète. Ces enjeux, bien réels pour les Québécoises, préoccupent également les femmes d’ailleurs. La Marche mondiale des femmes 2015 revêt une importance capitale si nous voulons augmenter la mobilisation de ceux et celles qui refusent l’austérité. Libérons-nous de la domination néolibérale et tournons-nous vers un monde plus inclusif, ouvert et progressiste !

(tiré du journal Unité, mars 2015, du CCMM-CSN)

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