Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Québec : deux librairies Renaud-Bray en grève

QUÉBEC, le 22 nov. 2024 - La patience des employé-es du Groupe Renaud-Bray a atteint ses limites. Exaspérés par le manque de volonté de leur employeur à convenir d’un nouveau contrat de travail, les 60 syndiqué-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale ont déclenché deux jours de grève ce matin, peu après l’ouverture des magasins.

Les salaires sont au cœur de la négociation : en raison d’une structure salariale trop contraignante et trop complexe, la vaste majorité des employé-es ne gagnent que 15 cents au-dessus du salaire minimum, même si certains cumulent plus de 10 ans de service pour le même employeur.

« Ça fait 18 ans que je travaille chez Renaud-Bray et je gagne encore 15,90 $ l’heure, soit le même salaire que la personne nouvellement embauchée », témoigne Isabelle Nadeau, porte-parole du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray-CSN, Isabelle Nadeau. « On demande simplement que notre expérience et notre loyauté soient reconnues. Renaud-Bray doit prendre acte de notre volonté d’améliorer nos conditions de travail, nous ne nous satisferons pas du statu quo. »

Les employé-es demandent que le salaire d’embauche soit fixé à 1,15 $ au-dessus du salaire minimum pour les commis ainsi qu’à 1,40 $ au-dessus du salaire minimum pour les libraires. Ils réclament également une progression salariale en fonction des années de service. Les discussions achoppent par ailleurs sur l’accès à la formation et à des pauses, notamment. De son côté, l’employeur voudrait imposer différents reculs quant à la prise de congés et exige un rehaussement des disponibilités minimales des
salarié-es.

« Dès l’adoption d’un mandat de grève par les membres du syndicat, la semaine dernière, nous avons demandé à devancer la prochaine rencontre de négociation, prévue le 3 décembre prochain. L’employeur n’a pas donné suite à cette invitation ; qu’il ne se surprenne pas qu’on soit en grève aujourd’hui », indique le vice-président de la Fédération du commerce-CSN, Serge Monette.

Renaud-Bray coupable d’entrave, d’ingérence et de négociation de mauvaise foi

Dans une décision rendue le 5 août dernier à la suite d’une plainte déposée par le syndicat, le Tribunal administratif du travail déclarait la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et d’avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le tribunal reprochait à l’employeur ses nombreuses communications envoyées aux salarié-es pour discréditer le syndicat, tout comme son attitude intransigeante à la table de négociation.

Pour la vice-présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN, Mélanie Pelletier, la détermination des employé-es des deux librairies ne fait pas de doute. « Personne ne peut vivre dignement en gagnant à peine plus que le salaire minimum. Le vote de grève tenu la semaine dernière confirme la volonté des salarié-es d’obtenir une bonne convention collective et des salaires satisfaisants. Ils pourront compter sur tout l’appui de la CSN pour atteindre leurs objectifs. »

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