C’est une façon plutôt étrange de voir les choses dans un contexte où Pierre-Karl Péladeau est porté aux nues comme un sauveur par l’immense majorité de l’appareil du PQ. La démission de Jean-François Lisée est venue confirmer cet état de fait de façon assez claire. Selon ses dires la course est politiquement déjà terminée. Alors de quoi parle-t-on réellement ?
Après avoir divisé la population québécoise et provoqué un ressentiment xénophobe envers les communautés culturelles et particulièrement maghrébines, rendant nulle toute possibilité de référendum gagnant sous sa gouverne, le PQ tente de ressortir le drapeau de la souveraineté et PKP en devient son porte-étendard tout désigné. La course à la chefferie est donc avant tout une occasion de claironner l’appel au renouveau à travers le couronnement d’un sauveur, mais certainement pas un lieu de débat qui permettrait de surmonter les causes du pire résultat électoral de ce parti depuis sa fondation. PKP l’a bien compris en évitant les débats.
Au cours de ses dix-huit mois au pouvoir, le PQ s’est fait le défenseur de l’austérité, le budget Marceau était en toute continuité avec les coupes dans les services publics appliquées par Charest auparavant, unanimité au sein du conseil des ministres. Aucune voix dissidente non plus lorsque la ministre Maltais a coupé les budgets dans l’aide sociale.
Au service des pétrolières, avec l’exploitation du pétrole de schiste dans l’Ile d’Anticosti et le golf du St-Laurent, ainsi qu’avec l’autorisation sans examen du BAPE du transport du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta, le PQ a été le parti du renouveau du plan nord de Jean Charest et des concessions aux compagnies minières et forestières. Il s’était aussi prononcé en faveur du traité de libre-échange Canada-Europe, qui défavorisait l’économie québécoise, en particulier celle de la production de fromage.
On est bien loin d’un parti qui selon monsieur Roy « a parfois mis en sourdine ses valeurs de redistribution de la richesse » afin d’aller chercher des votes à droite. Dans ce contexte lancer l’appel aux progressistes de prendre leur carte du PQ parce que Martine Ouellette est candidate à la chefferie relève de l’utopie pure. Ce parti a fait la preuve qu’il est ancré dans une politique néolibérale. Les progressistes qui croient encore au PQ devraient suivre l’exemple de milliers de personnes qui ont déjà quitté ce parti et qui ont joint les rangs de Québec solidaire.
La Grèce nous envoie peut-être un signal, pour combattre l’austérité il faut construire et élire un parti qui défend les travailleurs et travailleuses.