Édition du 17 décembre 2024

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Féminisme

Réactions au dévoilement de la Stratégie gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes dévoilée aujourd'hui par la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Lise Thériault

Vous trouverez ici les réactions des groupes de femmes et des centrales syndicales au dévoilement de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes de la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Lise Thériault. Nous mettrons à jour cette section lorsque les informations deviendront disponibles.

Stratégie d’égalité entre les femmes et les hommes : peu de moyens concrets ! (Collectif)

MONTRÉAL, le 29 juin 2017­ - Les membres du G13, une table de concertation de plus de 20 groupes et regroupements provinciaux féministes œuvrant pour les droits et l’égalité de toutes les femmes, réservent un accueil plutôt mitigé à la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes dévoilée aujourd’hui par la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Lise Thériault. En effet, l’approche de financement par projets proposée dans la stratégie pour reconnaître et consolider l’expertise des groupes de femmes ne garantira pas leur pérennité à long terme. Depuis quelques années, nous sommes confrontés à une diminution du soutien du travail de recherche, de défense des droits et de promotion de l’égalité. De plus, le changement du financement des groupes autonomes de femmes a un impact sur les choix démocratiques et autonomes des organisations.

Avec les politiques de financement actuelles, on favorise davantage le changement des femmes elles-mêmes que le changement de la société. Selon, la ministre Rita de Santis, responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, « la femme doit assurer son propre bonheur ». Ainsi, l’augmentation de 10,000 $ pour financer les tables régionales des groupes de femmes nous apparaît nettement insuffisante. Il faudra s’assurer que les nouvelles sommes profitent véritablement aux groupes sur le terrain qui, par leur approche globale, apportent un soutien direct aux femmes dans toutes les régions du Québec.

La stratégie cible des groupes de femmes en situation de vulnérabilité, comme les femmes immigrantes ou les femmes handicapées. Toutefois, nous déplorons le peu de mesures spécifiques à leur égard.

Nous tenons toutefois à saluer les principes directeurs qui visent à parvenir à une véritable égalité de fait, et ce dans toutes les sphères de la société. Malheureusement, nous demeurons préoccupées et déçues du peu de mesures qui visent les changements structurels.

Nous saluons la réintroduction des cours en matière d’éducation à la sexualité qui a été longuement revendiquée par les groupes de femmes.

En ce qui concerne la création d’un nouvel « indice québécois de l’égalité » complémentaire à l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), il ne doit pas se limiter à des données statistiques, mais tenir compte des impacts des programmes et des mesures sur les difficultés que rencontrent les femmes.

Les regroupements membres du groupe des 13

 Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale

 La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)

 Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF)

 Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)

 Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)

 Fédération des femmes du Québec (FFQ)

 Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF)

 Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)

 Femmes autochtones au Québec (FAQ)

 L’R des centres de femmes du Québec

 Réseau d’action des femmes handicapées (DAWN-RAFH) Canada

 Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ)

 Regroupement Naissance-Renaissance

 Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC)

 Regroupement québécois des CALACS (centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel)

 Relais-femmes

 Réseau d’action pour la santé des femmes

 Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) - Quebec Lesbian Network

 Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec


Réaction de la FIQ au lancement de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021

MONTRÉAL, le 29 juin 2017 - Après la sortie tant attendue de la nouvelle Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ souligne l’envergure des actions envisagées par le gouvernement. Ayant plus de 90 % de femmes parmi ses membres, elle reste toutefois perplexe et inquiète face aux moyens qui seront privilégiés pour la mise en place des orientations gouvernementales.

Une telle stratégie nécessite un financement adéquat pour chacune des 59 actions envisagées. « Or, il semble que les 32 millions d’argent neuf qui leur sont dédiés soient trop peu, d’autant plus que le Secrétariat à la Condition féminine a subi des coupures équivalentes à 41 % de son budget depuis 2014 », a affirmé Line Larocque, vice-présidente de la FIQ et responsable politique de Condition féminine. 

« Bien que les actions envisagées visent une grande variété d’enjeux, nous sommes préoccupées par la possibilité que celles-ci ne soient pas mises en place de façon réellement concertée et cohérente », a-t-elle ajouté. En effet, si leur application se fait en « silo », leur impact sera grandement diminué sur l’aspect systémique et global de la discrimination vécue par les femmes. De cette manière, une simple addition d’actions ne permet pas de réellement déconstruire les différents systèmes produisant des inégalités entre les femmes et les hommes.

La FIQ se questionne donc sur la portée de la stratégie proposée par le gouvernement dans l’obtention d’une véritable égalité de fait entre les femmes et les hommes. L’annonce de la mise en place d’une loi-cadre pourrait permettre d’appliquer une perspective globale sur la lutte aux inégalités entre les femmes et les hommes. Ce sera donc un dossier à suivre, d’autant plus que celle-ci servira également « à actualiser et à confirmer le rôle » du Conseil du Statut de la Femme et du Secrétariat à la Condition féminine. « Il ne faudrait surtout pas que cela devienne un prétexte pour réduire encore davantage l’importance de ces deux organismes. Nous sommes inquiètes et prudentes quant à l’avenir et l’autonomie de ceux-ci », a conclu Mme Larocque.

Durant les prochains mois, la FIQ surveillera attentivement la mise en place de cette stratégie gouvernementale.


Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes - Un pas dans la bonne direction, mais il faut plus de moyens estime le SPGQ

QUÉBEC, le 29 juin 2017 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) accueille favorablement la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021. Le document présenté par le Secrétariat à la condition féminine (SCF) rend compte des demandes des organismes communautaires et des syndicats. Cependant, les sommes investies sont beaucoup trop modestes pour répondre à l’ampleur des problèmes dans un délai raisonnable, selon le SPGQ

« Nous sommes évidemment satisfaits de voir que le gouvernement répond enfin aux demandes des représentantes des groupes ayant l’égalité hommes-femmes à cœur. Le SPGQ salue le désir de parité homme/femme dans les structures décisionnelles ainsi qu’une amélioration future de l’aide aux femmes en situation de vulnérabilité. Nous sommes aussi en faveur de la mixité en emploi pour réduire les inégalités. Par ailleurs, la création d’un indice d’égalité est également une idée qui nous plaît, mais le dépôt d’une éventuelle loi-cadre visant l’égalité entre les femmes et les hommes sera aussi surveillé de près par le SPGQ. », soutient Mme Manon Therrien, 2e vice-présidente du SPGQ.

Ceci dit, investir 32 millions $ sur cinq ans au SCF pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes nous semble nettement insuffisant, d’autant plus qu’une bonne partie de ces sommes ne seront disponibles que dans plusieurs années alors que ces problèmes sont très actuels. Nous le voyons d’année en année avec les membres que nous représentons : plus les corps d’emploi que nous représentons se féminisent notamment en culture, plus ils sont dévalorisés. », soutient Mme Manon Therrien, 2e vice-présidente du SPGQ.

« Le gouvernement et nos membres peuvent être assurés que le SPGQ participera aux commissions parlementaires ou comités qui seront mis en place pour l’écriture de cette loi », affirme Mme Therrien.

Cette stratégie présentée par le SCF va directement dans la direction des préoccupations du SPGQ, reste maintenant à voir si des sommes nécessaires supplémentaires seront ajoutés pour en faire un plan qui aura des répercussions concrètes, ainsi que quand et comment ces orientations seront mises en place.

« On ne peut être contre la vertu, cette stratégie cible directement nos préoccupations. Cependant, nous craignons qu’il ne s’agisse que d’un autre document qui sera tabletté et vite oublié, faute de moyens suffisants. Les mesures d’austérité des dernières années nous ont démontré ce dont est capable le gouvernement quand vient le temps de faire des compressions et les femmes n’ont jamais été épargnées lors des coupes massives », conclut Manon Therrien.


Stratégie en égalité entre les femmes et les hommes - « Rien de plus que de bonnes intentions », dit Manon Massé

MONTRÉAL, le 29 juin 2017 - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, rappelle à la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, ainsi qu’au président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, qui tient les cordons de la bourse, que l’égalité ne devrait pas avoir de prix.

« Il faut vraiment avoir la foi pour croire que la Stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes aura les effets promis avec si peu de moyens. Le plan de la ministre est rempli de bonnes intentions et de grands principes, mais soyons honnêtes, 32 millions de dollars en nouveaux crédits sur cinq ans et une poignée de mesures pour atteindre l’égalité entre les sexes, c’est des peanuts. Ça fait plus de deux ans qu’on attendait cette stratégie dans laquelle on espérait trouver du concret, combien de temps encore devrons-nous attendre pour une véritable volonté politique en égalité ? Sans argent et sans actions, cette stratégie est une véritable opération de relations publiques ! L’égalité ne devrait pas avoir de prix ! », déplore Manon Massé qui a assisté jeudi au dévoilement de la stratégie à Montréal.

Au Québec, le revenu d’emploi médian des femmes correspond à 74,9% de celui des hommes. Les femmes représentent 60% des personnes travaillant au salaire minimum, demeurent sous-représentées dans les lieux décisionnels, assument la plus grande part du travail domestique. Environ 33 % des femmes à la tête d’une famille monoparentale vivent en situation de pauvreté, contrairement à 14 % chez les hommes.

« Sensibiliser les gens à leurs droits et à leurs responsabilités pour lutter contre les inégalités est une chose, mais il faudrait penser à revoir les politiques de l’État qui nuisent aux femmes et cesser de couper dans des secteurs névralgiques pour elles comme le communautaire, l’éducation et la santé. Non seulement le gouvernement coupe depuis trois ans dans les organisations où les femmes travaillent ou bien auprès desquelles elles vont chercher de l’aide, mais en plus les programmes de développement économique du gouvernement libéral bénéficient majoritairement à des hommes. Malheureusement, la stratégie déposée aujourd’hui est limitée et manque de dents. J’aimerais voir la ministre Thériault et le Secrétariat à la condition féminine faire preuve de plus de leadership pour sensibiliser et convaincre l’ensemble du conseil des ministres de revoir leur approche afin d’atteindre enfin l’égalité entre les femmes et les hommes », explique Mme Massé.

Québec solidaire déplore la mise en œuvre de mesures d’apprentissage éparses dans le cadre d’éducation à la sexualité plutôt qu’un véritable cours comme le demande la population depuis des années. « On ne répond pas aux réels problèmes (relations inégalitaires, culture du viol, consentement, préjugés, etc.) et en plus on continue d’empiler de nouvelles responsabilités sur le dos des profs, sans les outiller ni leur donner l’espace nécessaire dans la grille scolaire pour tout faire. Nous avons du personnel professionnel et des groupes qui sont déjà outillés pour parler d’éducation à la sexualité. Pourquoi ne pas les mobiliser pour qu’ils puissent se charger de ces contenus sensibles et que cela ne soit pas ajouté sur la charge de travail des profs qui en ont assez ? », se demande Mme Massé.

La solidaire dénonce aussi le peu de place accorder aux enjeux qui touchent les femmes lesbiennes, bisexuelles ou trans ainsi qu’aux femmes racisées et celles vivants avec un handicap.


Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes - Une stratégie louable, mais une volonté politique tiède (FAE)

MONTRÉAL, le 29 juin 2017 - La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui compte plus de 70 % de femmes parmi ses 34 000 membres, dresse un bilan mitigé de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021, dévoilée aujourd’hui par la ministre responsable de la Condition féminine, madame Lise Thériault.

« Plusieurs des enjeux qui préoccupent la FAE depuis longtemps sont abordés dans cette stratégie et nous nous en réjouissons. Mentionnons surtout la reconnaissance de la discrimination systémique, la prise en compte de l’approche intersectionnelle, la volonté d’atteindre la parité, l’engagement à appliquer l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) et l’importance accordée à l’éducation à la sexualité. Cependant, la FAE s’inquiète de l’absence d’objectifs clairs et du fait que les moyens mis de l’avant ne sont pas à la hauteur des défis auxquels nous sommes collectivement confrontés. Cette façon de faire nous fait craindre une opérationnalisation très partielle et inégale sur le terrain », souligne Joanne Bertrand, vice-présidente responsable de la condition des femmes à la FAE.

Par exemple, même si la FAE reconnaît l’effort gouvernemental de vouloir miser sur l’ADS, elle s’inquiète de la capacité des nombreux intervenants à appliquer cette méthode correctement. Une analyse rigoureuse est essentielle et doit se refléter dans les mesures adoptées par le gouvernement afin que celles-ci favorisent réellement l’égalité entre les femmes et les hommes. Autre inquiétude : l’ADS sera-t-elle appliquée en amont de l’élaboration des programmes gouvernementaux ou des budgets ?

La FAE se questionne également sur l’absence d’un réel programme d’éducation à la sexualité au profit de simples apprentissages disséminés tout au long du parcours scolaire et souligne que la présence de professionnels est essentielle pour soutenir les enseignantes et les enseignants.

Enfin, tout comme pour la politique de réussite éducative, la FAE déplore que cette annonce survienne au début de la période des vacances estivales. « Combiné à l’absence du premier ministre Philippe Couillard lors du dévoilement, cela nous amène à nous questionner sur la réelle volonté politique du gouvernement à lutter efficacement pour l’atteinte de la pleine égalité entre les femmes et les hommes », conclut madame Bertrand.


Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021 - Une volonté qui doit perdurer, selon la CSQ

MONTRÉAL, le 29 juin 2017 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille favorablement la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021 dévoilée ce matin.

« Nous constatons la volonté du gouvernement de favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes et, en soi, c’est une bonne chose. Nous avons exposé nos recommandations à maintes reprises et plusieurs de nos demandes semblent avoir été entendues. En 2017, l’atteinte de l’égalité est toujours une priorité ; il faudra voir dans les mois à venir comment cela se concrétisera », déclare la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain.

Des mesures à développer

La CSQ accueille positivement l’annonce d’un projet de loi-cadre pour que l’égalité de fait devienne un droit. Dans l’élaboration de cette loi, la CSQ souhaite que l’application de l’analyse différenciée selon les sexes devienne systématique dans l’ensemble des décisions gouvernementales.

Concernant l’autonomie économique des femmes, la CSQ est satisfaite que l’un des principes directeurs de la stratégie concerne la reconnaissance de la discrimination systémique.

En effet, la leader syndicale prend acte de la volonté du gouvernement d’évaluer la mise en place d’un service d’accompagnement et d’information en matière d’équité salariale pour les femmes non syndiquées : « Nous souhaitons que ce service soit implanté rapidement pour les travailleuses non syndiquées du Québec. Il est plus que nécessaire que celui-ci soit déployé à grande échelle », ajoute Line Camerlain.

Un dossier à suivre de près

Par ailleurs, la vice-présidente émet un léger bémol quant à la conciliation famille-travail-études : « Nous sommes satisfaits que cet enjeu majeur soit abordé dans la stratégie, mais ce que nous réclamons depuis plusieurs années à la CSQ, c’est une loi-cadre. Nous suivrons donc de près l’évolution du dossier afin de voir jusqu’où ira le gouvernement pour aider les familles du Québec dans la conciliation », soutient la vice-présidente de la CSQ.

Des actions intéressantes

La vice-présidente salue la volonté d’outiller les parents et le personnel de l’éducation, de la petite enfance à l’université, afin de combattre les stéréotypes et le sexisme. Elle considère également comme intéressantes la décision de soutenir les projets visant la parité dans les lieux décisionnels des entreprises québécoises et la mise en place du nouveau Forum des partenaires qui permettra d’assurer un suivi de l’avancement des dossiers en lien avec l’égalité.

Rétablir le volet régional de Chapeau les filles !

Concernant la promotion du parcours de vie de femmes inspirantes, Line Camerlain fait une suggestion au gouvernement : « Pourquoi ne pas rétablir le volet régional du concours Chapeau les filles !? C’est une initiative qui a fait ses preuves et qui contribue à encourager les femmes qui s’orientent vers des professions traditionnellement masculines. Le volet régional permettait un plus grand rayonnement du parcours remarquable de ces femmes qui deviennent des modèles à suivre partout au Québec. Nous réclamons que le volet régional soit rétabli, cela irait tout à fait dans le sens de ce qui est dévoilé aujourd’hui. »

Un leadership à maintenir

Enfin, la vice-présidente de la CSQ réitère que la stratégie n’est pas une fin en soi, que les efforts pour atteindre l’égalité doivent être constants et que les acquis demeurent fragiles :

« Nous l’avions abordé dans notre mémoire : bien que nous constations beaucoup d’avancées en matière d’égalité entre les hommes et les femmes au cours des années, il y a aussi certains reculs. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, la stratégie déposée aujourd’hui est positive. Or, il est important que le gouvernement poursuive dans cette voie, maintienne un leadership en matière d’égalité des femmes et des hommes et devienne un modèle pour la société québécoise », conclut Line Camerlain.


Égalité femmes-hommes - Les mesures présentées par les libéraux doivent être plus que des vœux pieux (CSN)

MONTRÉAL, le 29 juin 2017 - La CSN est satisfaite du contenu qui ressort de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, rendue publique aujourd’hui. « Mais on jugera l’arbre à ses fruits », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

« Après deux ans de discussions entre le gouvernement et les groupes de défense des droits des femmes, nous sommes soulagés de retrouver dans la stratégie des notions comme analyse différenciée selon les sexes, égalité de fait, intersectionalité ou discrimination systémique, souligne-t-elle. Nous ne pouvons qu’applaudir l’écoute active à l’égard des groupes concernés et l’usage de concepts qui témoignent d’une reconnaissance de tout le travail qu’il reste à faire pour atteindre l’égalité envers les femmes. »

La CSN salue également le fait que les mesures soient chiffrées. « Pour concrétiser sa stratégie, le gouvernement prévoit injecter 80 millions d’ici 2021. Or, de ce montant, seulement 32 millions constituent de l’argent neuf. Alors comment comptent-ils procéder à l’implantation des mesures ? Il faudra s’assurer que l’argent profite aux groupes sur le terrain qui sont en soutien direct aux femmes, dans toutes les régions du Québec. »

Véronique De Sève rappelle par ailleurs que l’approche projet par projet préconisée par le gouvernement libéral dans l’application de ses différents programmes n’aide pas à garantir leur pérennité à long terme. « Le bien-être des femmes ne peut fluctuer en fonction des aléas de l’économie : toutes les mesures doivent être considérées globalement pour assurer aux femmes des résultats durables. »

Dans cette optique, la CSN assure de sa participation active au Forum des partenaires, lequel servira notamment d’espace de travail pour creuser certaines problématiques. Cela dit, la centrale se garde bien de crier victoire. Elle ne perd pas de vue qu’il y a à peine trois ans, ce même gouvernement faisait subir aux femmes du Québec les pires reculs avec ses politiques d’austérité. « À peine arrivés au pouvoir en 2014, les libéraux ont procédé à des coupes de plusieurs millions de dollars sur le dos des femmes. À présent, des élections se profilent à l’horizon. Souhaitons que l’opération dévoilée aujourd’hui ne s’avère pas juste une façon de redorer leur blason en matière de condition féminine. Les femmes du Québec ne sont pas dupes : elles savent que sans moyens concrets pour atteindre les objectifs visés, aucune véritable égalité de fait n’est possible », conclut Véronique De Sève.


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