Lettre ouverte
Le rapport de la CDPDJ est majeur et incontournable. Provenant d’un organisme gouvernemental au cœur même de la question des droits des enfants, il présente les nombreuses lacunes des services de la protection de la jeunesse. Parmi les causes de cette problématique ressortent les effets des compressions budgétaires et l’impact de la réforme Barrette. La création des CISSS et des CIUSSS n’a pas permis d’améliorer l’accès aux services, la coordination entre les centres jeunesse et les autres établissements du réseau, ni la coordination avec les établissements extérieurs au réseau, comme le réseau des services de garde éducatifs et les organismes communautaires. D’ailleurs, la CSN avait sonné l’alerte dès le départ sur les dangers d’intégrer les centres jeunesse dans les CISSS et les CIUSSS.
Malheureusement, le rapport de la CDPDJ vient confirmer nos craintes. La réforme a réduit l’accès aux services, épuisé le personnel et n’est même pas parvenue à améliorer la coordination dans le réseau. La CDPDJ démontre aussi à quel point le personnel a écopé. Depuis 2015, on assiste notamment à une augmentation de la surcharge de travail et des tâches administratives au détriment du soutien aux jeunes vulnérables. Cette détresse a un effet direct sur les jeunes, alors que les délais de traitement ne cessent d’augmenter.
Investir dès maintenant
Pour la CSN, il est primordial d’investir massivement pour non seulement permettre d’assumer l’augmentation annuelle des coûts du réseau, mais pour agir en prévention, améliorer l’accès aux services et ainsi enrayer les listes d’attente tout en garantissant l’accessibilité et l’intensité des services de protection à la jeunesse. Bref, il faut dès maintenant agir afin d’éviter que des enfants se trouvent en situation de mauvais traitements, de négligence ou d’abus.
Le rapport de la CDPDJ met une fois de plus en lumière la nécessité de faire de la prévention et de la protection de la jeunesse une priorité. Collectivement, nous devons trouver le moyen de revoir la réforme Barrette qui fait si mal aux enfants en situation de vulnérabilité.
Les conclusions de ce rapport vont certainement aider le travail de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (Commission Laurent) au cours de laquelle la CSN présentera, dans les prochaines semaines, sa vision de la situation et ses pistes de solutions.
Jean Lacharité, vice-président, CSN
Danny Roy, vice-président, FP–CSN
Jeff Begley, président, FSSS–CSN
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