Plus de 800 000 personnes vivent en situation de pauvreté au Québec, dont plus de la moitié bénéficie de l’aide sociale. Québec solidaire est d’avis qu’un travail bien rémunéré reste le meilleur moyen de sortir de la pauvreté. Il est toutefois essentiel que les personnes vulnérables soient aidées à couvrir leurs besoins de base, peu importe leur situation d’emploi. Avec des prestations d’aide sociale s’élevant à 648$ par mois et à 1035$ pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi, difficile de sortir de la pauvreté, croit Gabriel Nadeau-Dubois.
« Les prestations actuelles condamnent les bénéficiaires de l’aide sociale à demeurer en situation de grande précarité. On connaît les coûts sociaux et économiques liés à la pauvreté : plus de criminalité, de décrochage scolaire, de problèmes de santé ou une espérance de vie plus faible, par exemple. Il est temps de s’attaquer au problème à la racine : si on veut sortir durablement les gens de la pauvreté, il faut leur donner les moyens concrets de le faire », a-t-il martelé.
En finir avec la culture du « bon » et du « mauvais » pauvre
Québec solidaire veut repenser l’approche en matière de soutien aux personnes vulnérables afin d’en finir avec la distinction entre “bons” et “mauvais” pauvres. Au cours de son premier mandat, un gouvernement solidaire mettra ainsi en place un projet-pilote de revenu minimum garanti inconditionnel, universel et couvrant les besoins de base. Inspiré par une initiative similaire menée en Ontario, ce projet visera une population de 12 000 personnes vivant sous le seuil de faible revenu, qui seront sélectionnés indépendamment de leur situation d’emploi.
« Avec ce projet-là, on veut voir si un revenu de base permet de mieux soutenir les personnes vulnérables, de façon plus simple et efficace que le système d’aide sociale actuel. On veut aussi s’assurer de mettre au point le meilleur système de revenu minimum garanti possible, dans l’optique de l’instaurer au cours d’un deuxième mandat à l’échelle du Québec et de remplacer le système des prestations d’aide sociale », a expliqué M. Nadeau-Dubois.
Pendant la réalisation du projet-pilote, un gouvernement solidaire augmentera également les prestations d’aide sociale. Les personnes seules ayant des contraintes sévères à l’emploi verront ainsi leur prestation bonifiée de 440$, pour atteindre 1500$ par mois, tandis que les prestataires sans contraintes à l’emploi auront droit à une augmentation de 430$, pour atteindre 1063$ par mois.
« Cette augmentation est une mesure avant tout transitoire. À long terme, il faut envisager un revenu minimum garanti qui couvre les besoins de base. Il faut aussi créer des emplois bien rémunérés pour tout le monde. Et notre Plan de transition économique nous mènera dans cette direction », a rappelé Gabriel Nadeau-Dubois.
Vers un projet pilote dans l’Est-du-Québec
Le candidat solidaire dans Gaspé, Alexis Dumont-Blanchet, a d’ailleurs annoncé lors du point de presse que l’Est-du-Québec, et plus particulièrement la Gaspésie, pourrait être considéré afin de réaliser le projet pilote de revenu minimum garanti.
« Il y a déjà eu une réflexion amorcée par les autorités de la santé publique de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent sur l’impact qu’aurait l’implantation d’un revenu minimum garanti dans la région. Nous avons développé un savoir gaspésien sur le revenu minimum garanti qui pourra très certainement contribuer à inspirer le projet pilote de Québec solidaire », a fait valoir M. Dumont-Blanchet.
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