1990
L’accord du Lac Meech vient de mourir, rejetée notamment par les communautés autochtones qui n’y trouvaient rien pour elles. Le Québec le prend personnel et le soutien à l’idée souverainiste atteint des sommets sans précédent. Il n’est plus un regroupement, un festival, une rencontre qui ne prenne des allures de St-Jean Baptiste. Les fleurdelisés et les drapeaux des patriotes sont partout. Les progressistes rêvent déjà d’un pays de projets.
Puis, ce même été, le Québec découvre aussi la pinède d’Oka et une communauté autochtone en lutte. Plusieurs manifestations anti-mohawks mélangent nationalisme et ethnicisme. À LaSalle, on brûle un mannequin représentant un autochtone en scandant le « Québec aux Québécois ». Les progressistes rangent les drapeaux. Mais à gauche, on est surtout perdus et on rate une opportunité de prendre position pour la justice.
2012
En février 2012, les associations étudiantes lancent une mobilisation qui va bien au delà de la question des frais de scolarité. Le printemps érable propose un rejet fondamental du système lui-même et rapidement, il nourrit la colère des multitudes progressistes qui en retour le lui rendent bien. L’aveuglement de Jean Charest qui refusera de voir la profondeur de ce mouvement achèvera de causer sa perte.
Alors que ces braises sont « encore rouges », l’adoption d’une seconde loi mammouth en moins d’une année qui a notamment des effets catastrophiques sur la protection des voies navigables au Canada « réveille » et rassemble les communautés autochtones contre le gouvernement Conservateur de Stephen Harper. Ce dernier se positionne « à la Charest », obtus, ce qui ne manque pas déjà de nourrir un mouvement qui a forcément tout le potentiel de s’élargir au delà des seuls autochtones.
Printemps érable et Hiver Rouge
Les attaques conservatrices contre tous et toutes dans ce pays vont en grandissant. Lois mammouth anti démocratiques, expansion des pipelines qui fait abstraction des préoccupations environnementales, coupures dans les programmes pour les droits des femmes, dans la coopération internationale, la culture, dans les services publics ;… la liste est trop longue.
Les autochtones de #Idlenomore se demandent au nom de qui Stephen Harper gouverne et c’est aussi la question fondamentale au Québec.
C’est là l’opportunité !
Nous sommes d’horizons divers, autochtones et non-autochtones au Québec mais une chose nous unit : nous nous opposons collectivement à ces politiques et à la vision du monde que les Conservateurs veulent nous imposer.
Les progressistes du Québec doivent faire le pari de soutenir la révolte autochtone ici et ailleurs au Canada car elle est porteuse du même rejet fondamental du système qui a alimenté le Printemps Érable. Elle a donc le potentiel de faire à Stephen Harper ce qu’aucun parti politique ne semble en mesure de faire depuis 2005, soit d’imposer une réelle opposition.
Une opposition extraparlementaire !
En parallèle, depuis plusieurs mois, un processus de Forum social Québec/Canada/Peuples autochtones est en marche. Les 26 et 27 janvier, l’Assemblée de fondation de ce forum se tiendra à Ottawa. Autochtones et non-autochtones en feront partie. On parle d’une alliance, large, vaste… c’est maintenant !! Nous n’avons pas le droit de rater cette nouvelle opportunité de faire marche avec nos frères et soeurs autochtones.