Rien ne justifie l’utilisation d’une mesure parlementaire aussi draconienne, d’autant plus que les modifications proposées à la loi d’aide sociale pourraient précipiter la dégradation des conditions de vie des personnes les plus vulnérables parmi les plus pauvres.
Le premier ministre se plaint de l’attitude des partis d’opposition pour justifier l’éventuel recours au bâillon pour faire adopter le projet de loi 70. Le Collectif croit plutôt que la résistance des partis d’opposition est le reflet de l’opposition des organisations qui travaillent sur le terrain avec les personnes assistées sociales, des quelque 300 professeurs universitaires qui se sont prononcés le printemps dernier, d’institutions comme la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et de plusieurs chroniqueurs influents.
Pour Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif, « le problème, ce n’est pas tant cette prétendue obstruction que l’obsession presque maladive qu’a ce gouvernement à vouloir pénaliser financièrement des personnes qui refuseraient de participer au futur programme Objectif emploi. C’est cette obsession pour les sanctions financières qui bloque l’adoption du projet de loi ».
« Par ailleurs, quelle est l’urgence d’adopter ce projet de loi ? Pourquoi le gouvernement est-il si pressé de s’en prendre aux personnes assistées sociales ? Rien ne l’empêcherait d’améliorer dès maintenant les mesures d’aide à l’emploi. Mais il nous présente plutôt des arguments fallacieux pour faire adopter son projet de loi à toute vitesse, peut-être pour capitaliser sur les préjugés entretenus envers les personnes assistées sociales par une partie de son électorat », d’ajouter Serge Petitclerc.
En somme, le Collectif s’interroge : après nous avoir promis qu’il ne s’attaquerait jamais aux plus vulnérables, comment le premier ministre du Québec peut-il accepter de porter l’odieux d’une loi aussi rétrograde ?