« Pour être rentable, le projet pétrolier d’Anticosti devra compter sur un prix du baril minimal de 163 $, ce qui est plus de trois fois plus élevé que le prix du baril actuel. Non seulement il est peu probable que le pétrole atteigne ce prix à court terme, mais même si ça se produisait dans les trente prochaines années il y a de fortes chances que les consommateurs et consommatrices se tourneront d’ici là vers d’autres formes de carburant », affirme Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS et auteur de la note.
La note publiée aujourd’hui montre qu’il s’agit de plus d’un projet coûteux sur le plan environnemental. « Au plus fort de la production, l’exploitation pétrolière émettrait presqu’autant que les émissions totales de les industries du transport aérien, ferroviaire et maritime du Québec en 2012. De plus, cela augmenterait annuellement en moyenne de 1,81 % les émissions de GES sur le territoire. Toutefois, pour atteindre les objectifs internationaux, le Québec doit diminuer ses émissions de 3,6 % annuellement », soutient Bertrand Schepper.
Les défenseurs de ce projet certifient qu’il serait bénéfique pour le Québec en créant des emplois et en générant des revenus pour l’État. « Pourtant, en termes de redevance, selon le système actuel et en supposant un scénario favorable à l’industrie, le Québec percevrait 184,7 M$ annuellement, soit autour de 0,18 % des revenus estimés du Québec pour 2016-2017. De plus, en calculant les emplois directs et indirects, l’entreprise ne deviendrait que l’équivalent du 469e employeur de la province au plus fort de sa production et ne ferait croître le PIB que de 0,03 %. Le jeu n’en vaut pas la chandelle : les coûts environnementaux dépassent largement les maigres bénéfices économiques », conclut le chercheur.
Le pétrole de l’île d’Anticosti : une bonne affaire pour le Québec ? est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.