Édition du 17 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Syndicats et groupes communautaires rappellent aux Libéraux leurs responsabilités gouvernementales à l'égard des employés de l'État et de la population qu'ils desservent (APTS-CSQ-SFPQ)

SAINT-GEORGES-DE-BEAUCE, QC, le 27 août 2015 - Profitant de la présence dans la région des députés libéraux réunis en caucus, les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) ainsi que d’autres organisations syndicales et communautaires les interpellent. Ils réclament du gouvernement qu’il s’acquitte de ses responsabilités et assure à la population un niveau de service décent pour tous.

Dans le réseau de la santé et des services sociaux, le manque de ressources humaines et la centralisation croissante de certains services résultant des compressions - qui sont de l’ordre de 17 M$ - aggravent les problèmes d’accessibilité déjà existants et affectent la qualité des services. Durant leurs congés, les salariés ne sont pas remplacés. Les postes vacants ne sont pas comblés. On laisse la situation se détériorer. Les patients doivent se déplacer de plus en plus loin pour obtenir les services offerts autrefois dans leur communauté. « Ce sont principalement des gens vulnérables, aux prises avec des problèmes de santé mentale ou en perte d’autonomie, qui écopent davantage », constate la porte-parole de l’APTS, Danielle Duguay.

« L’approche du faire plus avec moins amène les cadres à imposer une gestion par statistiques complètement inappropriée en relation d’aide, déplore-t-elle. On exige des intervenants qu’ils passent de moins en moins de temps avec leurs patients, voire qu’ils les contactent par téléphone plutôt que d’aller les voir à domicile comme le prévoient les approches cliniques éprouvées, ce qui nous expose à des traitements et à des coûts d’hospitalisation bien plus élevés au bout du compte. »

En éducation, les mesures d’austérité mises de l’avant par le gouvernement Couillard frappent durement les établissements. Même si le ministre de l’Éducation prétend le contraire, les services directs aux élèves sont affectés par les réductions budgétaires. « Avec ses coupures en éducation, le gouvernement s’attaque directement à l’éducation de nos enfants », dénonce fermement Brigitte Bilodeau, présidente du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière (CSQ).

« Les écoles québécoises sont déjà tenues à bout de bras par le personnel enseignant, de soutien et professionnel, poursuit la porte-parole syndicale. Comment croire qu’un désinvestissement d’un milliard de dollars depuis 2010 ne change rien dans le système d’éducation au Québec ? Les élèves, particulièrement ceux vivant des difficultés, sont lésés par la diminution des services dans les écoles québécoises ! »

« Quelle hypocrisie de la part du caucus libéral ! Alors qu’il se pavane dans la ville, le premier ministre Couillard coupe en douce les services directs à la population de Saint-Georges », déplore le président régional du SFPQ, Steve Dorval. L’organisation rappelle que les mesures d’austérité touchent tous les ministères et organismes dans la région. Par exemple, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et la Financière agricole fermeront leurs portes à Saint-Georges. Au cours de sa première année de mandat, le gouvernement libéral a aboli pas moins de 100 postes dans les différents ministères de la région de Chaudière-Appalaches. « Nos membres sont déterminés à se battre pour préserver l’intégrité des services publics et améliorer leurs conditions de travail. La négociation de façade semble être la stratégie patronale. Le message du gouvernement se résume à une seule chose, le mépris ! Le sentiment de nos membres est largement partagé par la population. Nous sommes au début de la mobilisation et si nécessaire, d’autres manifestations auront lieu dans toutes les régions du Québec », prévient le représentant syndical du SFPQ.

Le SFPQ réclame du gouvernement libéral qu’il démontre du courage en s’attaquant à la colonne des revenus plutôt que d’effectuer des coupes aveugles dans les services publics. Des solutions sont à portée de main pour mieux financer nos services publics sans alourdir le fardeau fiscal des familles à faible revenu et de la classe moyenne. La lutte contre l’évitement fiscal, la réduction des avantages fiscaux consentis aux banques et aux grandes entreprises ainsi que l’achat centralisé de médicaments en sont quelques-unes.

Cinq mois après l’échéance de la convention collective des quelque 500 000 personnes salariées du secteur public du Québec, ces salariés réunis au sein d’un Front commun n’ont reçu aucun signe du gouvernement qui témoigne de sa reconnaissance de leur travail pourtant indispensable pour répondre aux besoins de la population.

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