« Les travailleurs et leurs communautés doivent être au centre du nouvel accord qui sera négocié, a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor. Cette priorité doit aller au-delà des mots ou d’une attitude d’ouverture chez nos négociateurs. Nous avons une chance historique de corriger l’ALENA pour hausser les salaires et les normes de travail. Sans solides protections exécutoires, le Canada devrait se retirer de la table des négociations. »
À la veille des pourparlers de renégociation qui vont commencer cette semaine à Washington, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a présenté ce matin les priorités de l’équipe canadienne de négociation, en faisant l’apologie de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne.
« Le Canada doit faire mieux que ce qu’il a fait lors d’accords précédents, y compris avec l’AECG, sur le travail et d’autres dispositions, a affirmé Jerry Dias. Il ne peut se limiter à du fignolage ou des ajustements mineurs à l’ALENA. Des changements réels et en profondeur sont nécessaires. »
M. Dias demande le retrait du chapitre 11 de l’ALENA qui accorde aux compagnies le droit de poursuivre les gouvernements si les réglementations nuisent à leurs profits. Une disposition semblable de l’AECG est faible et accorde quand même trop de pouvoir aux entreprises, a-t-il ajouté.
Il faut aussi adopter une disposition ferme pour assurer que les gouvernements puissent accorder des contrats d’approvisionnement directs aux entreprises locales, a affirmé M. Dias. « Les règles d’approvisionnement permettent à des milliers de travailleurs et à leurs communautés de vivre, et représentent un usage responsable des deniers publics pour soutenir les emplois au pays », a ajouté Jerry Dias.
Le président du syndicat s’inquiète aussi du fait qu’il n’y a aucune mention des difficultés auxquelles l’industrie de l’automobile fait face au Canada dans la présentation des priorités de la Ministre, mis à part le nombre d’emplois qu’une entreprise fournit.
« La croissance inégale en matière d’emplois et d’investissement dans le secteur de l’automobile et d’autres besoins du secteur manufacturier doivent être reconnus et abordés par les négociateurs pendant ces pourparlers », a affirmé Jerry Dias.
Le président du syndicat a bien accueilli l’engagement en vue de protéger l’exemption culturelle du Canada et ses secteurs soumis à la gestion de l’offre, en disant qu’ils sont source d’emplois de qualité pour plusieurs Canadiens et doivent être protégés.
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