Photo Omar Haddadou : " Un jeune couple qui ne badine pas sur la protection "
De Paris Omar HADDADOU
De mal en pis ! Pourrait-on résumer la situation sanitaire qui marque l’entrée en scène des Conseils Scientifique et de Défense, sur fond d’infographie et de données hospitalières inquiétantes.
Elle a beau faire figure de bon élève en matière de prévention et de sensibilisation, la France et ses 3 millions de cas confirmés et plus de 73 000 décès enregistrés, des hôpitaux, des Ehpad, des cliniques privées (20%) saturés, accrochera désormais son wagon à la locomotive des pays à destination du reconfinement immédiat. Emboitant ainsi le pas à ses voisins l’Allemagne (plus résiliente), le Portugal et l’Espagne.
Déjà entamé par les mesures drastiques des confinements précédents et du couvre-feu en vigueur dès 18 heures cette année, le moral des Français (ses) risque d’accuser un sérieux coup de neurasthénie à mesure que la circulation virale gagne du terrain. Cette résurgence à vitesse grand V, faut-il le rappeler, ne faisait pas l’objet de vive inquiétude en haut lieu au début de la crise sanitaire.
Il a fallu que le Président du Conseil Scientifique Jean-François Delfraissy tire la sonnette d’alarme pour que l’Exécutif « s’ébroue » et prenne les choses en main avec détermination : « Il y a urgence ! » s’inquiétait le scientifique, invitant le politique – obnubilé par les questions telles que : sur quel pied dansera l’Amérique sous Biden, le Sahel et ses foyers convulsifs, le recadrage de la pratique du culte par les Immigrés sous la République - à agir au plus vite « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous serons dans une situation extrêmement difficile dès la mi-mars ».
Le médecin plaide pour un prolongement adapté des vacances scolaires en février et un départ simultané des trois zones afin de juguler la transmission fulgurante.
Il va sans dire que les choses se sont corsées avec l’intrusion du variant britannique, relevé à hauteur de 2% en région parisienne, et qui avait franchi la barre des 9% début janvier 2021, donnant du fil à retordre aux pouvoirs publics. « A ce rythme, avise l’immunologiste, nous atteindrons les 15% ».
La France étant dans une situation épidémiologique exceptionnelle, toutes les options à même de freiner la propagation de l’agent mutant sont envisagées, quitte à « changer de logiciel ».
La campagne vaccinale allant présentement crescendo, l’on prévoit jusqu’à 20 millions de Français à prendre en charge mi-avril, selon le Ministre de Solidarité et de la Santé Olivier Véran.
Le pays reste toutefois tributaire de la disponibilité du produit que l’industrie pharmaceutique peine jusqu’alors à honorer. Un couac ayant acculé le Ministre à prendre le taureau par les cornes « On n’attendra pas le mois de mars pour agir » tranchait ce dernier.
Sans verser dans l’alarmisme, d’autres variants frapperaient à la porte de la France : Le sud-africain autour de 1% de pénétration dont la violence pourrait démontrer l’inanité du vaccin de 40% ; le brésilien via la Guyane, le portugais et le californien. Un tir groupé qui ne fera pas de la Ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, une adepte de l’expectative. En effet, sur une note optimiste, celle-ci est montée au créneau pour battre en brèche la remise en cause des délais de livraison annoncés par certains industriels : « Nous avons de nouveaux vaccins qui arrivent, nous avons Pfizer qui augmente ses capacités de production », s’est-elle confiée à une radio nationale. Et d’ajouter « Nous avons également indiqué 15 millions de personnes vaccinées au mois de juin. Je suis raisonnablement confiante pour que cet objectif soit dépassé »
En attendant une décantation plus édifiante sur l’agent pathogène, la mortalité journalière continue son bonhomme de chemin. Une chose est sûre, le Covid en France se joue des annonces prédictives, des tensions, des cas de détresse profonde chez les personnes fragiles, de la mise à mal du monde du travail et son cortège de licenciements brutaux, de la destruction massive des emplois, et dicte chaque jour son nouveau solde. Près de 300 patients en réanimation, et 26.393 hospitalisés ces dernières 24heures.
Les yeux rivés sur le tracé graphique, l’entourage du président Macron, les ténors des instances médicales, les personnels soignants, les malades, les médias et la population, ont l’intime conviction, qu’au lendemain du discours du chef de l’Etat, prévu au prochain Conseil début février, la France entrera de plain pied dans le troisième confinement, plus restrictif.
La protection reste de mise !
O.H
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