Édition du 19 novembre 2024

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Environnement

PROJET DE DÉVELOPPEMENT DU PORT DE CACOUNA QUÉBEC N’A PAS APPRIS LES LEÇONS DE L’ABANDON DU PROJET DE TRANSCANADA

Québec, le 7 juillet 2015 — Nature Québec est interloqué par le projet de Québec de faire de Cacouna la première zone industrialo-portuaire de sa nouvelle stratégie maritime.

« Après le vaste débat qui a abouti à l’abandon du projet de terminal pétrolier que voulait construire la compagnie TransCanada en plein cœur de la pouponnière des bélugas, une espèce en voie de disparition, on ne peut comprendre l’aveuglement de Québec qui ne semble pas incorporer cette donnée essentielle dans ses projets de développement maritime », a déclaré Christian Simard, directeur général de Nature Québec. Pour lui, « il est plus que temps d’agrandir le territoire du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent en le prolongeant pour protéger une fois pour toutes l’habitat critique du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent. »

La stratégie maritime doit intégrer les enjeux écologiques

Pour Nature Québec, le gouvernement ne doit pas agir dans la précipitation en annonçant unilatéralement des projets, comme celui de la zone de Cacouna, sans avoir fait ses devoirs et évalué en amont les conséquences d’un tel développement. La nouvelle stratégie maritime ne semble pas intégrer les enjeux écologiques essentiels entourant la protection et l’utilisation durable du Saint-Laurent. Le seul engagement à cet égard est de créer 10 % d’aires marines protégées d’ici 2020 sans énoncer de plan précis pour ce faire. « En fait, dans la protection de la biodiversité marine, la conservation de l’habitat essentiel du béluga devrait être la priorité absolue. On ne devrait pas faire d’annonce de grands projets de développement industrialo-portuaire sans d’abord en considérer les enjeux environnementaux, poursuit Christian Simard. C’est la leçon qui ressort du projet avorté du terminal de TransCanada. On pensait que le gouvernement du Québec l’avait apprise. »

Il faut amender les lois miroirs Canada-Québec pour agrandir le parc marin

Nature Québec a l’intention de créer un mouvement incluant des représentants des milieux de la conservation et des organismes socio-économiques (notamment l’industrie touristique liée à l’observation des mammifères marins) pour demander à Québec et à Ottawa de modifier les lois miroirs qui ont créé le parc marin en juin 1998, afin d’agrandir son territoire.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, suite à la recommandation du Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (COSEPAC) de faire passer le statut du béluga « d’espèce menacée » à « en voie de disparition » en novembre 2014, l’habitat essentiel du béluga n’est toujours pas « reconnu » et ne bénéficie en fait d’aucune protection en dehors du parc marin.

Si les activités portuaires ne sont pas incompatibles avec un parc marin, celles-ci doivent cependant être conciliables avec la mission de conservation du territoire, ce qui ne semble pas coïncider avec le projet de faire de Cacouna la première zone industrialo-portuaire de la stratégie maritime du gouvernement Couillard. Nature Québec souhaite rappeler au ministre responsable Jean D’Amour ainsi qu’au Premier ministre Couillard leur devoir en matière de protection du béluga et du Saint-Laurent et ce, même à l’intérieur d’une stratégie essentiellement économique. Ce devoir de protection de l’environnement s’applique également dans la région du lac Saint-Pierre, qui abrite les plus grands milieux humides du côté canadien du système Saint-Laurent/Grands Lacs.

Rappelons que lors du dévoilement de la Stratégie Maritime le 29 juin dernier, le ministre Jean D’amour a déclaré que « la protection des écosystèmes et de la biodiversité du territoire maritime du Québec sont des aspects essentiels, je dirais incontournables, de la Stratégie maritime. Nous nous y engageons de façon formelle ». Toujours faudrait-il que ces intentions se concrétisent.

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Nature Québec œuvre à la conservation de la nature, au maintien des écosystèmes essentiels à la vie et à l’utilisation durable des ressources. Travaillant depuis 1981 à la protection de la biodiversité, Nature Québec souscrit aux objectifs de la Stratégie mondiale de conservation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont il est membre. Nature Québec regroupe plus de 50 000 sympathisants, donateurs et membres individuels et plus d’une centaine d’organisations affiliées. Nature Québec est un organisme de bienfaisance reconnu. naturequebec.org

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