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La présente analyse, qui tient compte du vieillissement de la population, démontre qu’à l’exception des infirmières et des médecins, pour lesquels on remarque une diminution ou une stagnation du nombre de professionnel·le·s par habitant·e, la main-d’œuvre totale en santé et services sociaux est actuellement plus abondante qu’au cours des 30 dernières années. Ce portrait de l’ensemble du marché du travail contraste toutefois avec un manque chronique de personnel au sein du système public de santé dans presque toutes les catégories d’emploi, confirmant ainsi l’existence d’un exode vers le secteur privé.
Faits saillants
01. Même en tenant compte du vieillissement de la population, la main-d’œuvre totale en santé et services sociaux (des secteurs public et privé) par habitant·e était 35 % plus élevée en 2022 qu’en 1991. Toutes proportions gardées, on compte actuellement l’équivalent de 131675 personnes de plus qui exercent leurs activités dans ce secteur qu’en 1991.
02. Ce constat général d’une main-d’œuvre abondante malgré l’augmentation des besoins due au vieillissement de la population, qui s’applique à toutes les catégories professionnelles en santé et services sociaux, comporte deux exceptions importantes. On observe du côté des médecins, particulièrement des omnipraticien·ne·s, une stagnation de leur nombre par habitant·e. Pour les infirmières, on constate une pénurie de maind’œuvre générale qui est encore plus aiguë au public.
03. Le virage ambulatoire et les mises à la retraite des années 1990 ont eu des conséquences dramatiques sur les effectifs du réseau public, qui ont été aggravées par les réformes subséquentes. Les pertes d’effectifs des années 1990 n’ont jamais été pleinement compensées malgré la forte croissance de la maind’œuvre totale en santé et services sociaux depuis la fin des années 1990. Cela est vrai dans presque toutes les catégories professionnelles. 04.En tenant compte des effets associés au vieillissement de la population, on peut affirmer que le réseau public a affronté la pandémie avec des effectifs 17 % moins élevés qu’au début des années 1990 et que, même à la suite des embauches massives effectuées durant la pandémie, la quantité d’employé·e·s par habitant·e dans le réseau public de santé est de 14 % inférieure au sommet observé en 1991.
Pour retrouver ce niveau, il faudrait ajouter 45362 employé·e·s aux effectifs actuels.
Anne Plourde, chercheuse
Cette publication est une production du Laboratoire de recherche et d’informations en santé et services sociaux (LaRISSS) de l’IRIS. LaRISSS
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