De Paris, Omar HADDADOU
Rester dans starting-block des candidats éligibles au club des superpuissances nucléaires. Telle est l’ambition affichée par le Royaume-Uni qui n’a pas hésité à se défaire de l’Union européenne, embourbée dans une politique d’assistanat envers les mauvais élèves, vivement critiquée.
Un changement de cap post-Brexit déroutant, ayant pour nom : La dissuasion nucléaire ! La sortie du premier Ministre britannique Boris Jonson, le 15 mars 2021, a pris à contre - poil les Pacifistes et les signataires des traités de non-prolifération des armes de destruction massive. Quand la diplomatie est acculée à boire le bouillon, le rapport de forces n’éprouve point d’affront à aller au bout de l’absurde !
En politique étrangère, il y aurait des « Etats voyous » auxquels les analystes accolent l’épigraphe de menace potentielle à la stabilité internationale, pour quelques pétards tirés dans le désert, en signe de refus d’une ingérence étrangère. Et des pays démocratiques puissants « révérés » se livrant aux pires projections apocalyptiques par l’étalage cynique de leurs nouveaux « joujoux » dévastateurs de défense stratégique.
Pour le choix de la terminologie des rappels à l’ordre, aucune tergiversation n’est à relever : A l’endroit des pays de l’hémisphère sud, le verbe « condamner » suivi de passage à l’acte, pèse de toute sa charge lexicale dans la déclaration. A ceux du nord, on opte pour : déplorer, s’inquiéter, regretter. Un langage ergonomique à juxtaposer à l’adage « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ! »
Revenons aux remous outre-Manche !
Les tensions ravivées par les hostilités diplomatiques récentes font craindre un effet domino de la violation du Traité de non-prolifération (TNP) engageant la Russie, détentrice de la plus grande réserve d’ogives (8500), et les Etats-Unis à limiter leurs stocks respectifs.
C’est dans ce contexte de surenchère effroyable, que Londres, confortée par l’accompagnement et le soutien sans équivoque de Washington, veut renforcer - dans le cadre de sa stratégie sécuritaire, de défense et de politique étrangère - son potentiel de dissuasion nucléaire, augmentant de 180 à 260, le stock d’ogives nucléaires. Soit une hausse de 45%, selon les propos de son Ministre des Affaires étrangères, Dominique Raab, attestant qu’il s’agit d’une « ultime assurance contre les pires menaces d’Etats hostiles ». Une première depuis la chute de l’Union soviétique qui, hélas ! met un terme au désarmement progressif. Ce plafonnement d’ogives, intervenant quelques semaines seulement après que Russes et Américains se sont entendus sur la prolongation du traité de limitation des armes nucléaires, a aussitôt suscité l’exaspération du Kremlin : « Cette décision nuit à la stabilité mondiale » réagissait son porte-parole Dimitri Peskov, jugeant « inacceptable d’attribuer la menace à la Russie ».
La détérioration des relations entre Moscou et Londres s’est exacerbée depuis l’annonce des faits « d’empoisonnement en territoire britannique » des détracteurs russes. Depuis, les hostilités se son muent en escalade nucléaire d’envergure, sans étalage tonitruant sur la place publique. Le Royaume-Uni en endossant la chasuble du réfractaire, aurait pour ambition d’égaler la France et ses 300 têtes nucléaires. Les deux s’inscrivent dans une doctrine défensive (?). Mais la visée de Boris Johnson est de mettre à profit la technologie américaine afin d’acquérir de nouvelles versions de dissuasion. Ce qui dénote de l’esprit d’émulation subversive qui menace notre fragile planète.
Il y a lieu de souligner qu’en 2017, le monde était sur le point de s’affranchir des armes nucléaires, lorsque plus d’une centaine d’Etats ont ratifié un traité de l’ONU.
Mais les pays dotés de ces arsenaux, comme le Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Russie, l’ont boycotté.
C’est dire le fossé qui sépare le discours irresponsable à la réalité !
O.H
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