Édition du 12 novembre 2024

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Québec

Mise à jour économique : une revue de presse

Presse-toi à gauche vous offre une revue de presse des réactions des organisation syndicales et populaires suite à la présentation de la mise à jour économique du ministre Eric Girard de la CAQ.


Mise à jour économique - Le gouvernement de la CAQ est cheap avec les Québécois, déplore Québec solidaire

Québec, 7 novembre 2023 - Le responsable de Québec solidaire en matière de Finances, Haroun Bouazzi et la responsable solidaire du Conseil du Trésor, Christine Labrie, déplorent le fait que le gouvernement ne s’attaque toujours pas à la crise du coût de la vie qui fait rage en ce moment au Québec dans leur mise à jour économique d’aujourd’hui.

« Il y a des feux qui font rage partout et la CAQ attend qu’il se mette à pleuvoir ! Le feu est pris sur le marché immobilier, dans nos services publics, dans nos sociétés de transport en commun. Les Québécois ont besoin d’aide immédiate en logement et il n’y en a pas dans cette mise à jour économique. Ce n’est pas en pelletant par en avant les problèmes que le gouvernement va venir à bout de la crise du coût de la vie qui touche les Québécois », déplore Christine Labrie.

« Tout coûte cher au Québec : le logement, l’hypothèque, l’épicerie. Le mot « crise » est sur toutes les lèvres, mais ce gouvernement ne semble pas capable d’en prendre la pleine mesure. Je ne m’explique pas que la CAQ débloque à peine 10 millions $ pour les banques alimentaires, qui ont besoin de 18 millions $ pour suffire à la demande : un Québécois sur dix a recours à une banque alimentaire. Le gouvernement de la CAQ est cheap avec ceux qui en ont le plus besoin, il n’y a pas d’autres mots », ajoute Haroun Bouazzi.

Deux ans avant la construction de nouveaux logements

Alors que Québec solidaire demandait au gouvernement de lancer la construction de 10 000 logements sociaux dans les deux prochaines années, ce sont à peine 8 000 logements abordables sur cinq ans qui seront construits par la CAQ.

« Rien qu’à Montréal, aujourd’hui-même, il y a 24 000 personnes qui attendent pour un logement social. Dans quel monde parallèle vit la CAQ pour penser que 8 000 logements en cinq ans, c’est suffisant pour répondre à la crise qu’on vit partout au Québec ? Jamais la CAQ n’a été aussi déconnectée des priorités des gens », déclare la députée de Sherbrooke.

Transport collectif : réduction des services à l’horizon

Malgré l’appel à l’aide des sociétés de transport collectif, le gouvernement de la CAQ a choisi de n’éponger que 60% de leur déficit. Résultat : plusieurs sociétés de transport devront couper dans leurs services.

« Une fois de plus, la CAQ a choisi de faire la sourde oreille aux municipalités et aux sociétés de transport collectif alors qu’elles ont été très claires : si rien n’est fait pour éponger le déficit, les Québécois vont faire face à des coupes dans les services. Pour des raisons sociales, économiques et écologiques, c’est irresponsable de laisser l’offre de services être réduite en 2023 alors qu’on doit au contraire l’améliorer ! » conclut Haroun Bouazzi.


Réaction en demi-teinte du Regroupement des Auberges du cœur du Québec face à la mise à jour économique du gouvernement provincial

MONTRÉAL, le 7 nov. 2023 - La plus récente mise à jour économique du Québec marque des investissements importants en matière de logements abordables et de lutte contre l’itinérance. On souligne l’effort du gouvernement à ces chapitres. Toutefois, le manque de sommes consacrées à la prévention de l’itinérance, particulièrement chez les jeunes, nous laisse sur notre faim quant aux moyens de lutter contre l’itinérance sur tous les fronts. Le moment était pourtant propice afin de passer un message fort : pour lutter contre l’itinérance, il faut ajouter une vision préventive à l’approche curative.

Le RACQ, qui regroupe 32 Auberges du cœur à travers la province, revendique depuis longtemps des investissements importants dans l’hébergement communautaire jeunesse, un milieu délaissé une fois de plus, et dans les mesures structurantes permettant aux jeunes d’éviter de connaître l’itinérance. En termes de financement à la mission, les maisons d’hébergement jeunesse communautaires restent à la traîne des ressources d’hébergements dont la mission est similaire, soit celle d’offrir des services 24/7, 365 jours par année, et ce, malgré un premier effort de rattrapage initié lors du budget provincial de 2022 et des sommes attribuées grâce au Plan d’action interministériel en itinérance (PAII).

« Avec les signaux que le gouvernement envoie depuis quelques mois, on s’attendait à voir quelque chose de plus concret pour les jeunes qui vivent des difficultés ou qui se trouvent en situation d’itinérance. Les Auberges du cœur, à elles-seules, ont besoins de 27 millions de dollars pour combler leurs besoins financiers et se consacrer à 100 % à leur mission. On souhaite pouvoir travailler avec les élus afin que les organismes jeunesse soient davantage reconnus dans les décisions budgétaires à venir », affirme Paule Dalphond, directrice générale du Regroupement des Auberges du cœur du Québec.

Des investissements qui ne couvrent qu’une partie des besoins

Depuis un bon moment, l’approche de la saison hivernale rime avec mesures d’urgence en itinérance. Les montants ajoutés permettront d’améliorer cette partie importante de la réponse aux enjeux de l’itinérance. Les investissements en matière de logements abordables et sociaux aussi. Nous devons toutefois relever une tendance lourde lorsque vient le temps de lutter contre l’itinérance : la prévention et l’itinérance chez les jeunes n’arrivent pas à se tailler une réelle place dans les discours et les investissements. Qu’ils soient spécifiquement dédiés à l’itinérance jeunesse ou qu’ils œuvrent auprès des jeunes, les organismes communautaires autonomes jeunesse sont autant des remparts que des lieux d’affiliation qui agissent comme filet social tout en favorisant leur développement.

« On annoncent de l’argent pour lutter contre l’itinérance et c’est clairement un besoin. Cependant, il faudra aussi investir en prévention pour éviter que le nombre de personne en situation d’itinérance continue d’augmenter. Lutter contre l’itinérance, c’est de rapidement soutenir les ados et les jeunes adultes quand un premier épisode survient pour que ça ne se cristallise pas en itinérance chronique ou cyclique », mentionne Sébastien Lanouette, vice-président du Regroupement des Auberges du cœur du Québec.

Rendez-vous au printemps

Nous invitons donc le ministre Lionel Carmant ainsi que ses collègues, messieurs Christian Dubé et Éric Girard, à prendre à compte plus que jamais l’importance de la prévention de l’itinérance jeunesse afin que la lutte contre l’itinérance ne s’attaque plus juste aux symptômes, mais à ses causes. Nous ne serons jamais bien loin du téléphone au moment où vous saisirez la main que l’on vous tend.


Annonces sur le logement dans la Mise à jour économique : « Ça ne sera pas suffisant », estime le FRAPRU

MONTRÉAL, le 7 nov. 2023 - Même s’il apprécie que 1,8 milliard $, dont 900 millions $ en provenance du gouvernement fédéral, soient consacrés à la construction de 8000 nouveaux logements, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) estime que ça ne sera pas suffisant pour endiguer la pénurie extrême d’appartements locatifs, l’explosion du coût des loyers et l’aggravation de la situation de l’itinérance. De plus, sa porte-parole, Véronique Laflamme, estime que « les véhicules choisis par le gouvernement, soit le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) et le recours à des fonds fiscalisés, ne garantissent pas, malgré l’ajout de suppléments au loyer, que les besoins des ménages à faible revenu qui vivent le plus durement les effets des crises du logement seront répondus ».

Compte-tenu de la motion adoptée à l’unanimité le 19 octobre dernier par l’Assemblée nationale, demandant au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de l’entente avec Ottawa à du logement social hors marché, le FRAPRU s’attendait à ce que les annonces du ministre Girard soient réservées au secteur sans but lucratif. Le regroupement aurait aussi souhaité qu’elles comprennent des sommes importantes pour le financement de nouvelles habitations à loyer modique (HLM). « Ça fera 30 ans le 1er janvier prochain, qu’aucune nouvelle unité de HLM n’a été financée, sauf dans les villages inuits, alors que près de 40 000 ménages sont sur une liste d’attente pour y avoir accès », s’exclame Véronique Laflamme. Elle se serait aussi attendue à ce que des sommes additionnelles soient prévues pour compléter les quelques 6000 unités de logements sociaux et communautaires déjà annoncées dans le programme AccèsLogis, que la CAQ avait promis de construire dans son premier mandat, mais qui ne sont pas encore sorties de terre.

Déception, malgré les millions $

Le FRAPRU souligne que l’incertitude demeure entière sur la manière dont seront concrètement financés les logements annoncés, puisque la répartition sera dévoilée ultérieurement. Même s’il préfère que les investissements passent par un programme gouvernemental, le regroupement se montre toujours critique du PHAQ, annoncé à l’automne 2021, qui n’est toujours pas adapté à la réalité du logement social et communautaire. Le FRAPRU dénonce également que le gouvernement confie de nouveau des deniers publics à des fonds fiscalisés, sans qu’un bilan n’ait été réalisé et débattu publiquement sur les 350 millions $ qu’ils ont reçus en 2022.

« On attend maintenant la présentation du Plan d’action en habitation du gouvernement et le prochain budget Girard, en espérant qu’ils contiendront les réponses qui se font toujours attendre et des mesures réellement structurantes. Il est primordial que ceux-ci contiennent des objectifs gouvernementaux précis et plus ambitieux de développement du logement social, hors marché privé, et que d’ici là, un programme complet, pérenne et dédié uniquement au logement social sera annoncé », déclare Véronique Laflamme.

En ce qui a trait à la bonification annoncée de l’allocation-logement, le FRAPRU déplore que les personnes seules et les couples sans enfants de 50 ans et moins en soient toujours exclus.

SOURCE Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)


Mise à jour économique - Ou l’art de ne rien faire (ou presque) pour les personnes qui en ont le plus besoin

QUÉBEC, le 7 nov. 2023 - Le gouvernement du Québec n’a prévu dans sa mise à jour économique aucun soutien financier supplémentaire pour les personnes en situation de pauvreté, lesquelles sont pourtant les plus durement frappées par la hausse marquée du coût de la vie. Pour comble d’insulte, il cherche à faire passer le dispositif automatique de l’indexation annuelle pour une mesure d’aide.

L’indexation n’est pas une mesure d’aide

« Pas plus tard que la semaine dernière, le premier ministre a de nouveau laissé entendre que la mise à jour économique comprendrait des mesures visant à aider les personnes ’’plus vulnérables’’ à faire face à la hausse du coût de la vie, rappelle le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc. Plusieurs personnes en situation de pauvreté s’accrochaient à cet engagement. Mais encore une fois, le gouvernement les a laissées tomber. Le Collectif s’indigne de cette volte-face.

« Aujourd’hui, le ministre des Finances nous a présenté l’indexation des crédits d’impôt et des différentes prestations comme un moyen d’aider les gens à faire face à la hausse du coût de la vie. Mais faut-il vraiment lui rappeler qu’il ne s’agit pas d’une mesure d’aide ? Ce n’est qu’une obligation légale visant à assurer que les aides de l’État ne perdent pas de valeur. Cela permet à peine de préserver le pouvoir d’achat, sans toutefois l’améliorer…

« Avec un taux d’indexation de 5,08 %, les prestations d’Aide sociale augmenteront de 37 $ par mois à compter du 1er janvier. Rien pour améliorer le sort de personnes qui n’arrivent à couvrir que la moitié de leurs besoins de base. Le crédit d’impôt pour solidarité, pour sa part, augmentera de 59 $ par année, l’équivalent de cinq maigres dollars par mois… et seulement à compter du mois de juillet.

« Nous avons de la difficulté à comprendre cette réticence du gouvernement à aider les personnes qui en ont le plus besoin, poursuit Serge Petitclerc. Comment croire qu’il ne peut pas aider des personnes en situation de pauvreté, qui en arrachent plus que jamais à cause de la hausse du coût de la vie, alors qu’il vient de consentir des baisses d’impôt qui profitent avant tout aux personnes les mieux nanties ?

« À cet égard, les données du ministère des Finances sont révélatrices ! Ce sont les personnes les mieux nanties qui profiteront le plus de l’effet combiné de l’indexation et de la baisse d’impôt sur le revenu. Ainsi, en 2024, une personne seule gagnant 20 000 $ par année aura 165 $ de plus dans ses poches, celle gagnant 60 000 $ en aura 842 $ de plus et celle gagnant 150 000 $ en aura 1 476 $ de plus (Le point sur la situation financière et économique du Québec, p. B.13). Est-ce vraiment ce que le premier ministre avait en tête quand il disait vouloir aider les personnes plus ’’vulnérables’’ à faire face à la hausse du coût de la vie ?

À quand des mesures structurantes ?

« Vendredi dernier, en conférence de presse, le Collectif a rappelé ses attentes au ministre des Finances en vue de la mise à jour économique. Nous réclamions un meilleur soutien au revenu pour les personnes en situation de pauvreté, qui pourrait passer par la hausse des prestations d’assistance sociale, du salaire minimum, du crédit d’impôt pour solidarité, de même que par l’élargissement à l’ensemble des aîné.es du crédit d’impôt pour soutien aux aîné.es, auquel seuls les gens de 70 ans et plus ont actuellement droit. Force est de constater que notre message n’a pas été entendu, se désole Serge Petitclerc

« Bien sûr, il faut saluer le financement accru des banques alimentaires et des mesures d’urgence pour les personnes en situation d’itinérance. Cela demeure nécessaire pour freiner l’hémorragie. Mais ce n’est pas cela qui fera reculer la pauvreté au Québec et, surtout, ce n’est pas cela qui réussira à masquer l’inaction du gouvernement en la matière.

« En terminant, soulignons que le Collectif se réjouit des 900 millions que le gouvernement du Québec ajoutera aux 900 millions du gouvernement du Canada pour la construction de logements sociaux et abordables. Pour que cela représente vraiment un pas dans la bonne direction, il faudrait que cet argent aille en priorité à la construction de logements sociaux, pour répondre d’abord aux besoins les plus criants. »

SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté


Réaction de la FTQ à la mise à jour économique

MONTRÉAL, le 7 nov. 2023 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) se désole de constater que le gouvernement Legault garde le cap sur la restriction budgétaire avec une de hausse des dépenses de 2,3 % par année bien qu’il dispose d’une marge de manœuvre importante de 10 milliards de dollars comme l’a estimé le directeur parlementaire du budget fédéral en juillet dernier.

« Le signal envoyé par Québec c’est qu’on se dirige une fois de plus vers des mesures d’austérité, alors que les services et la population québécoise en ont pâti dans le passé, tout juste avant de faire face à une pandémie mondiale. Les gens sont à bout de souffle et ont besoin de plus d’aide et de leadership de la part de leurs dirigeants. Quant au retour à l’équilibre budgétaire pour 2027-2028, il n’y a pas de raison de paniquer selon la centrale. Il faut plutôt prendre le temps de remettre nos services publics et les programmes sociaux sur les rails », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.

« Par ailleurs, les investissements annoncés en logements sociaux auraient dû être beaucoup plus généreux et cibler le logement communautaire et coopératif abordable pour véritablement venir soulager les familles qui peinent à se loger convenablement. Aussi, il faut constater que les montants prévus au transport collectif sont nettement insuffisants. Québec devra refaire ses devoirs à ce sujet », ajoute la présidente.

Les nouvelles prévisions de l’inflation de la mise à jour économique ont de quoi préoccuper les travailleuses et les travailleurs du secteur public. L’offre salariale du gouvernement de 10,3 % sur 5 ans est loin de l’inflation réelle et prévue. La mise à jour économique confirme que l’offre salariale d’octobre 2023 est encore pire que celle de décembre 2022. L’appauvrissement sur 5 ans des travailleuses et des travailleurs du secteur public passerait de 7,4 % à 7,8 %. La variation des prévisions d’inflation de 1,7 % démontre sans contredit la nécessité d’instaurer une clause automatique et permanente de protection du pouvoir d’achat. Pour le Front commun, dont fait partie la FTQ, cela vient prouver que la dernière offre salariale du gouvernement vient de partir en fumée alors qu’elle accentuerait le retard des travailleuses et des travailleurs.

Finalement, à la FTQ, on se méfie des congés fiscaux aux entreprises puisque, pour la centrale, les mesures d’aide aux entreprises doivent être attachées à la création de bons emplois et à des mesures structurantes pour les communautés. Or, plusieurs d’entre elles sont aux prises avec des raretés, voire des pénuries, de main-d’œuvre et le gouvernement devrait s’engager à mener une réflexion sérieuse sur sa stratégie de développement économique », conclut la présidente de la FTQ.

SOURCE FTQ


Mise à jour économique - Déclaration de la présidente de l’AREQ

QUÉBEC, le 7 nov. 2023 - L’AREQ, le mouvement des retraité(e)s CSQ, émet une déclaration publique de sa présidente, Micheline Germain, à la suite de la mise à jour économique présentée ce matin par le ministre Éric Girard.

«  Nous voyons d’un bon œil l’Opération main-d’œuvre présentée ce matin par le ministre Girard, en plus des sommes annoncées pour relancer la formation accélérée de préposés aux bénéficiaires. Cependant, l’aide à domicile doit faire partie de la solution pour l’atteinte de services de santé de qualité, mais celle-ci semble avoir été occultée de la mise à jour économique présentée ce matin. Nous croyons qu’une attention financière doit y être apportée, car, rappelons-le, le soutien à domicile peut diminuer la pression dans les CHSLD et les urgences. »


Mise à jour économique 2023 - « Le gouvernement peut encore choisir les réseaux publics », affirme la CSQ

MONTRÉAL, le 7 nov. 2023 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille sans surprise la mise à jour économique présentée ce matin par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard.

Malgré des menaces de ralentissement économique et de nouveaux engagements financiers à l’horizon, les données présentées ce matin par le ministre des Finances rassurent quant à la stabilité des finances publiques dans le contexte. Le gouvernement prend des engagements nécessaires pour répondre à un certain nombre de crises, mais oublie celle des services publics. La CSQ aurait espéré des signaux clairs en faveur d’un réinvestissement dans les réseaux scolaire, collégial, de la santé et de la petite enfance et dans les conditions de travail de celles et ceux qui les tiennent à bout de bras.

« Le gouvernement fait un premier pas dans la bonne direction en investissant pour accélérer la construction de logements sociaux, prévenir les changements climatiques et financer le transport en commun, mais il demeure encore trop timide dans ses engagements à soutenir nos réseaux publics. Clairement, le gouvernement attendait de présenter sa mise à jour économique pour changer le narratif en ce qui concerne les finances publiques. Pour nous, il n’en demeure pas moins que tout est une question de choix politiques. Renoncer à 2 milliards de dollars en octroyant des baisses d’impôt aux contribuables était un choix politique. Octroyer des crédits d’impôt de près d’un milliard aux entreprises en est un également. Faire le choix d’investir dans les services publics offerts aux Québécoises et aux Québécois en est un aussi. Le gouvernement est donc mal placé pour évoquer les limites de ses capacités de payer », souligne le président de la CSQ, Éric Gingras.

En plein contexte de pénurie de personnel, alors que l’enjeu pour les réseaux publics est l’attraction et la rétention des travailleuses et des travailleurs, la CSQ s’inquiète d’entendre le ministre des Finances indiquer que « les six prochains mois seront difficiles ».

« L’inflation fait mal à tout le monde, et les différentes mesures annoncées, notamment en ce qui concerne les investissements pour le logement social, sont évidemment bienvenues. Cela dit, les effets du contexte économique se font sentir depuis déjà de nombreux mois dans l’ensemble de la population et auprès des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux publics. C’est donc une étrange façon de placer le contexte ce matin, en pleines négociations du secteur public et alors que celles en petite enfance s’amorcent. »

Les nouvelles prévisions de l’inflation de la mise à jour économique ont de quoi préoccuper les travailleuses et les travailleurs du secteur public. L’offre salariale du gouvernement de 10,3 % sur 5 ans est loin de l’inflation réelle et prévue. La mise à jour économique confirme que l’offre salariale d’octobre 2023 est encore pire que celle de décembre 2022. L’appauvrissement sur 5 ans des travailleuses et des travailleurs du secteur public passerait de 7,4 % à 7,8 %. La variation des prévisions d’inflation de 1,7 % démontre sans contredit la nécessité d’instaurer une clause automatique et permanente de protection du pouvoir d’achat. Pour le Front commun, dont fait partie la CSQ, cela vient prouver que la dernière offre salariale du gouvernement vient de partir en fumée alors qu’elle accentuerait le retard des travailleuses et des travailleurs.

Par ailleurs, le gouvernement confirme aujourd’hui l’indexation des aides fiscales et des prestations sociales à la hauteur de l’inflation, soit 5,08 % pour janvier 2024. « L’ironie, c’est que l’indexation est automatique chaque année depuis 2002 en vertu d’une loi. On comprend mal pourquoi les travailleuses et les travailleurs devraient se contenter de 1,5 % pour cette année », de conclure le président de la CSQ.

SOURCE CSQ


Mise à jour économique 2023 - Le Québec a la marge de manœuvre nécessaire, estime la CSN

MONTRÉAL, le 7 nov. 2023 - Malgré un certain ralentissement de l’économie qui se répercute dans la mise à jour économique du ministre Éric Girard, le Québec demeure dans une position financière enviable par rapport à toutes les autres provinces canadiennes.

En effet, le directeur parlementaire du budget à Ottawa, Yves Giroux, estimait cet été que c’est le Québec, parmi toutes les provinces, qui peut le plus se permettre d’augmentation de ses dépenses. La province pourrait augmenter ses dépenses à hauteur de 1,8 % de son PIB (soit 10,2 G$), tout en demeurant viable financièrement à long terme. La situation serait encore plus facile si le gouvernement du Québec ne s’était pas volontairement privé de près de 2 G$ en revenus d’impôt !

Cette marge de manœuvre tombe à point. « Un investissement majeur du Québec est nécessaire tant pour améliorer les services publics offerts à la population que pour assurer des logements accessibles financièrement que pour faire rouler le transport en commun pour décarboner notre économie », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Effet de l’inflation sur l’offre au secteur public

Les nouvelles prévisions de l’inflation de la mise à jour économique ont de quoi préoccuper les travailleuses et les travailleurs du secteur public. L’offre salariale du gouvernement de 10,3 % sur cinq ans est loin de l’inflation réelle et prévue. La mise à jour économique confirme que l’offre salariale d’octobre 2023 est encore pire que celle de décembre 2022. L’appauvrissement sur 5 ans des travailleuses et des travailleurs du secteur public passerait de 7,4 % à 7,8 %. Pour le Front commun, dont fait partie la CSN, cela vient prouver que la dernière offre salariale du gouvernement vient de partir en fumée alors qu’elle accentuerait le retard des travailleuses et des travailleurs.

Logement

Du point de vue du logement, le plan du gouvernement représente un progrès insuffisant avec seulement 8 000 logements sociaux et abordables de plus. Selon le FRAPRU, il manque 50 000 logements sociaux au Québec pour permettre à tous de se loger convenablement. La SCHL estime par ailleurs qu’il manque au moins 860 000 logements, au total, pour retrouver un certain équilibre dans le marché immobilier et une « abordabilité » pour les travailleurs et les travailleuses d’ici 2030. C’est immense !

« La CSN propose un plan en plusieurs volets pour réduire le coût du logement qui contribue largement à l’inflation. Ça passe notamment par une stabilisation des emplois en construction. La précarité n’a plus sa place quand les chantiers sont si nombreux et urgents et qu’il faut absolument plus de bras pour faire le travail », soutient Caroline Senneville.

Transport en commun

On constate que le déficit des sociétés de transport n’est pas entièrement comblé par la mise à jour économique d’aujourd’hui. La CSN fait valoir qu’il ne suffit pas de financer les infrastructures du transport en commun, il faut aussi en assurer le fonctionnement adéquat pour que la clientèle augmente et que le Québec réduise ses émissions de GES. « Il ne faut pas fermer le métro plus tôt, il faut augmenter l’offre de services si on veut convaincre la population de délaisser la voiture », insiste Caroline Senneville.

Aide pour contrer l’inflation

Pour la CSN, l’indexation de 2 G$ du régime fiscal ne représente rien de nouveau. Cette formule d’indexation existe depuis des années. L’effet sera limité pour plusieurs personnes aux prises avec un budget de plus en plus serré qui ne permet plus toujours de combler les besoins de base comme l’alimentation, le logement et le transport. Des mesures d’envergure ciblées sur ces deux derniers sujets seraient plus efficaces.

SOURCE CSN


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