Tiré de LA SOUPE AU CAILLOU NO 459
21 MARS 2022
Évolution Un article récent (urlz.fr/ hAJV) de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) montre, entre autres choses, l’évolution des taux de faible revenu au cours des 25 dernières années (1996-2019). Regardons cette évolution de plus près, à partir de la Mesure de faible revenu (MFR-50) après impôt. Petit rappel : cet indicateur correspond à 50% du revenu médian, ajusté selon la taille et la composition du ménage. En 2019, la MFR-50 s’élevait à 23086$ pour une personne seule et à 46171$ pour une famille de quatre personnes.
Taux de faible revenu (MFR-50), personne seule,
1996-2019 1996 2019
Toutes catégories confondues 26 % 32 %
Homme vivant seul 27 % 29 %
Femme vivant seul 24 % 34 %
Homme de 65 ans et + vivant seul 8 % 39 %
Femme de 65 ans et + vivant seule 8 % 34 %
Personne de 65 ans et +
(toutes catégories confondues) 8 % 42 %
Stagnation
Le taux des ménages québécois à faible revenu est pratiquement le même depuis 25 ans. Alors que ce taux s’élevait en 1996 à 15%, il s’élevait en 2019 à 16 %. Amélioration. Pour certaines catégories de ménage, la situation s’est améliorée au cours des 25 dernières années. C’est le cas des ménages composés de deux personnes ou plus, avec une femme à leur tête, dont le taux de faible revenu a été réduit de moitié, passant de 20% à 10%. C’est aussi le cas des familles monoparentales avec une femme à leur tête, dont le taux de faible revenu est passé de 48% à 20%.
Détérioration
Pour les personnes seules cependant, la situation s’est détériorée. En particulier pour les femmes et les personnes âgées de 65 ans et plus.
Question d’équité
Revenons à notre question de départ : pourquoi les revenus des personnes seules et des familles à faible revenu n’ont-ils pas progressé au même rythme de 1996 à 2019 ? Pour y répondre, il faut retourner à la fin des années 1990. À cette époque, le gouvernement du Québec a instauré une politique d’allocation familiale unifiée et a mis sur pied les centres de la petite enfance. Ces mesures ont amélioré durablement le revenu des familles. Elles ont notamment permis à de nombreuses femmes monoparentales de retourner sur le marché du travail. Aussi, plus récemment, le gouvernement fédéral a mis en place une allocation canadienne pour enfants. Les personnes seules, elles, n’ont eu droit à aucune mesure dite structurante. Le gouvernement du Québec n’a rien fait pour améliorer spécifiquement leur sort.
Or c’est la santé et la dignité des personnes seules qui est en jeu. Le gouvernement doit y voir au plus vite.
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