Il est rare que le malheur frappe tel que prévu après un long préavis. Plus souvent qu’autrement, il survient, lui et son chaos, dans la plus brutale des surprises. Ainsi, vous apprenez un bon matin que l’hôtel où vous travaillez vient d’être vendu et que le nouveau proprio ne considère pas avoir hérité du personnel en place, du personnel syndiqué à la CSN, faut-il préciser. Ainsi commence la saga du Manoir Richelieu où l’homme d’affaires Raymond Malenfant sera médiatisé comme étant le « toffe de la Malbaie » et la CSN comme étant une forge de démons sortis de l’enfer.
Petit problème, le syndicat a beau continuer à exister, son accréditation au Manoir est révolue. Malenfant n’en veut pas et la loi semble lui donner raison, quoi qu’en dise la CSN et plus particulièrement son président, Gérald Larose. Autrement dit, les syndiqués ne sont ni en grève ni en lock-out. Ils sont simplement de nouveaux chômeurs envers lesquels le Manoir n’a aucune obligation.
Ce qui signifie que ces malheureux n’ont pas droit au fond de grève pour les soutenir pendant leur lutte. Car il y a lutte. Il y aura même mort d’homme. D’où l’idée d’une collecte de fonds à comptabilité officieuse, cela à coup de « trente sous » (0,25 $), dont Roger Valois, vice-président de la CSN pendant 27 ans, sera un témoin important.
C’est le récit de ce moment de grande humanité, récit accompagné d’une deuxième histoire de solidarité particulière au Manoir Richelieu, que Roger Valois nous livre dans cette émission.
Bon visionnement.
Un message, un commentaire ?