À travers l’analyse de romans, films, essais et l’examen de diverses manifestations culturelles contemporaines, Gilles McMillan montre que l’opposition classique entre progressistes et conservateurs, entre la « gauche » et la « droite », devient elle-même dépassée, les uns et les autres ayant massivement adhéré à la religion du progrès. Fortement inspiré par l’œuvre de Réjean Ducharme, il affiche ouvertement sa mauvaise foi à l’égard de la religion du progrès et clôt son livre sur une phrase de Johnny, le narrateur de Gros mots : « c’est comme ça, on est sauvés si on a la mauvaise foi… »
Gilles McMillan a publié La contamination des mots, chez Lux Éditeur, en 2014, et de nombreux articles dans diverses revues (dont Contre-Jour, Hors Champs, L’Inconvénient et Liberté). Il a également fait paraître de nombreux textes polémiques dans les sections « Opinions » et « Idées » du quotidien Le Devoir.
La religion du progrès sacralise donc l’absence de limite, sa transgression, sur les plans scientifique, technique et culturel. S’il est vrai que la limite, l’autolimitation, est le sens même de la liberté, pour les individus comme pour les collectivités, il faut bien reconnaître que notre monde est absolument aliéné. L’absence de limite est même suicidaire : si vous ne savez pas où mettre la limiter, quand lever le pied, vous vous exposez à de graves accidents. À l’échelle de la collectivité, c’est le jugement politique qui est en cause, puisque la limite est toujours arbitraire.
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