2 septembre 2022 | tiré de pivot.quebec
Les représentant·es syndicaux·ales se disent inquiet·es de l’effet que pourraient avoir les baisses d’impôts promises par la CAQ, les libéraux et les conservateurs durant la campagne électorale. Elles risquent de mettre en péril la capacité d’agir du Québec et de précariser davantage les services publics, surtout après deux ans de pandémie, prévient le président de la CSQ Éric Gingras.
« C’est difficile de lire des promesses de baisse d’impôts quand on propose de mettre quatre personnes par chambre en CHSLD, que nous ne sommes pas certains que nous aurons des autobus pour amener nos enfants à l’école et quand les listes d’attentes sont de deux ans pour des services en santé mentale », résume la présidente de la CSN Caroline Senneville.
Pour les syndicats, les baisses d’impôts ont aussi le défaut de défaut de profiter davantage aux personnes qui sont déjà bien placées pour faire face aux défis posés par l’inflation. « Ceux qui gagnent 80 000 $ par année sont affectés, mais ils sont capables de faire face à ces nouvelles obligations. Ceux qui gagnent 14,25 $ de l’heure et ont déjà de la misère à se nourrir et à se loger, comment voulez-vous qu’ils fassent face à ça ? », illustre le président de la CSD Luc Vachon.
Hausser le salaire minimum à 18 $
Puisque les travailleur·euses vivant en situation précaire ne payent pas ou peu d’impôt, une hausse du salaire minimum jusqu’à au moins 18 $ de l’heure serait une bien meilleure façon de leur venir en aide, remarque Luc Vachon.
Une mesure qui s’impose d’autant plus que la plupart des gens qui travaillent au salaire minimum sont justement ceux et celles qui ont été au front durant toute la pandémie, rappelle le président de la FTQ Daniel Boyer.
Cette hausse est d’autant plus urgente que l’inflation risque de la rendre bientôt insuffisante, prévient Luc Vachon.
Travailler ensemble pour un Québec plus juste et équitable
Peu importe la composition de l’Assemblée nationale après l’élection du 3 octobre, les syndicats invitent le prochain gouvernement à travailler avec l’ensemble de la société civile pour se doter d’un projet économique plus juste et équitable.
« Il faut sortir l’économie des mains de seulement quelques personnes, aussi compétentes soient-elles. Quand il y a une gestion de crise à faire, on fait appel à la société civile pour trouver des solutions et ça marche, mais on n’est pas obligé de faire ça uniquement lorsqu’il y a des crises », rappelle Daniel Boyer.
En consultant les différents acteurs de l’économie, dont les travailleur·euses, il serait par exemple possible, selon lui, de planifier la transition énergétique de l’économie du Québec, tout en s’attaquant aux problèmes de main-d’œuvre, aux besoins des régions ou encore à l’amélioration de l’autonomie alimentaire. « Ces problèmes sont tous interreliés et nécessitent une réflexion collective par l’ensemble de la société », explique-t-il.
Investir dans les travailleur·euses
Les centrales syndicales interpellent aussi le parti qui formera le prochain gouvernement pour qu’il renforce la loi sur l’équité salariale et qu’il améliore la qualité et l’accessibilité du réseau de transport en commun, mais surtout pour qu’il investisse directement dans les travailleur·euses, notamment des services publics.
« Quand ils parlent d’investir à l’école, les partis parlent d’investir dans l’immeuble, mais est-ce qu’on entend parler d’investir dans le monde ? Eh bien non ! », se désole Éric Gingras.
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