La pénurie d’inhalothérapeutes touche plusieurs établissements du RSSS, notamment dans Charlevoix, l’Outaouais et Montréal, où les bris de service sont fréquents. Des plans de contingence, impliquant des équipes en sous-effectif, sont souvent mis en place, fragilisant les équipes et compromettant la qualité des soins. Cette pénurie entraîne parfois l’annulation d’interventions chirurgicales, ce qui déjoue le plan gouvernemental pour réduire les listes d’attente en chirurgie.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’environ 3 439 inhalothérapeutes sont actuellement membres de la FIQ, alors que plusieurs ne le sont pas, ce qui laisse croire qu’une partie de la profession travaille dans le secteur privé, notamment en clinique pour le traitement de l’apnée du sommeil.
Depuis plusieurs années, la FIQ dénonce l’aggravation des conditions de travail des inhalothérapeutes, liée à plusieurs facteurs : surcharge constante, épuisement, manque d’avancement, non-reconnaissance du champ de pratique et stress dû aux responsabilités élevées.
Le manque de soutien en début de carrière et un programme collégial d’inhalothérapie dépassé aggravent la situation. La formation collégiale en inhalothérapie reçoit de nombreuses candidatures chaque année, mais le taux d’abandon est élevé en raison de la difficulté du programme et de son inadéquation avec les réalités de la profession.
Les inhalothérapeutes jouent un rôle essentiel, mais méconnu dans les soins critiques, notamment en soins intensifs, aux urgences et dans la prise en charge des maladies respiratoires, accentuées par les changements climatiques. La COVID-19 a mis en lumière leur expertise auprès des patient-e-s sous ventilation mécanique. Au sein des équipes de réanimation, leur travail consiste à évaluer, traiter et surveiller les troubles respiratoires, administrer les traitements, opérer diverses technologies et équipements, réaliser des tests diagnostiques et assister en anesthésie. Leur rôle est vital pour les personnes atteintes de problèmes cardiorespiratoires.
En septembre 2024, la FIQ a déposé un mémoire<https://www.fiqsante.qc.ca/wp-conte...> dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi 67, qui visait la modernisation du système professionnel et l’élargissement de certaines pratiques en santé. Ce projet avait suscité des préoccupations, notamment concernant la réduction des exigences professionnelles, ce qui aurait pu compromettre la qualité des soins.
Dans son mémoire, la FIQ insistait sur la nécessité de maintenir des standards élevés. Pourquoi ? Parce que ce projet de loi, en cas de pandémie liée à un virus cardiorespiratoire, permettrait à une personne sans obligations professionnelles d’accomplir des actes réservés aux inhalothérapeutes. Elle pourrait ainsi évaluer un-e patient-e et ajuster la médication sans la formation ni le cadre requis pour protéger le public. Un non-sens.
Il est grand temps d’investir dans l’inhalothérapie. Une formation adaptée aux défis actuels et des conditions de travail dignes de l’expertise de ces professionnelles sont essentielles pour garantir des soins sécuritaires. Il faut rendre cette profession plus attractive, notamment en reconnaissant pleinement leur champ de pratique. L’équité salariale doit aussi être une priorité. Revoir le programme, revaloriser l’expertise et renforcer le soutien clinique : des gestes concrets pour attirer et retenir ces professionnelles indispensables. Il est temps d’agir avec courage pour préserver et valoriser cette profession essentielle.
Julie Bouchard
Présidente
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