Cette mobilisation fait suite à l’annonce, en février dernier, de la fin du programme de bourses Perspective, en pleine période d’inscription dans les cégeps et les universités. Pour la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), cette décision aggrave la précarité étudiante et représente une occasion manquée de répondre à une revendication de longue date : la rémunération des stages dans les secteurs publics et parapublics.
Des moyens disponibles, une demande ignorée
En 2023, la ministre de l’Enseignement supérieur affirmait que les stagiaires méritaient d’avoir une rémunération. Son gouvernement allait même jusqu’à adopter des motions unanimes en ce sens à l’Assemblée nationale. Depuis, le discours a changé : les budgets, dont le plus récent, se succèdent sans qu’aucune mesure concrète ne voie le jour, au nom d’un prétendu manque de ressources.
Or, aujourd’hui, des ressources sont bel et bien disponibles. La fin des bourses Perspective libère 250 millions de dollars par année, soit près de la moitié de l’investissement nécessaire pour assurer une rémunération juste à l’ensemble de la population stagiaire du Québec, un montant estimé à 545,6 millions de dollars. Malgré cette marge de manœuvre, aucun réinvestissement n’a été annoncé.
Pendant ce temps, 84 % des stagiaires poursuivent leurs stages sans rémunération, et ce, dans des domaines essentiels au fonctionnement de l’État. Cette injustice s’ajoute à une précarité grandissante : selon un sondage Léger mené cet hiver, 40 % des personnes étudiantes postsecondaires vivent en situation d’insécurité alimentaire.
Une grève comme réponse à l’indifférence
Depuis l’annonce de février, les associations étudiantes ont tout tenté : manifestations, points de presse, signatures de lettres, et une pétition réunissant plus de 8 500 signatures. Malgré tous ces efforts, le gouvernement demeure silencieux. Dans ce contexte, la grève du 2 avril s’inscrit comme une réponse claire face au refus d’agir. Les personnes étudiantes demandent simplement que les ressources retirées soient utilisées là où elles sont attendues depuis des années.
« Le gouvernement disait ne pas avoir les moyens. Aujourd’hui, il retire 250 millions de dollars du système sans proposer de solution. Ce n’est pas un oubli, c’est un refus d’agir. Les stagiaires méritent mieux, et c’est ce que nous irons rappeler le 2 avril », mentionne Antoine Dervieux, président de la FECQ
Grèves confirmées dans les villes suivantes
Montréal, Québec, Terrebonne, L’Assomption, Rouyn-Noranda, Sept-Îles, La Pocatière et Saint-Hubert.
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