Édition du 1er avril 2025

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Syndicalisme

Rémunération des stages : 25 000 personnes étudiantes en grève après le retrait des bourses Perspective

MONTRÉAL, le 1er avril 2025 - Ce mercredi 2 avril, plus de 25 000 personnes étudiantes à travers le Québec seront en grève pour réclamer que le gouvernement de la CAQ réinvestisse les 250 millions de dollars des bourses Perspective dans la rémunération des stages.

Cette mobilisation fait suite à l’annonce, en février dernier, de la fin du programme de bourses Perspective, en pleine période d’inscription dans les cégeps et les universités. Pour la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), cette décision aggrave la précarité étudiante et représente une occasion manquée de répondre à une revendication de longue date : la rémunération des stages dans les secteurs publics et parapublics.

Des moyens disponibles, une demande ignorée

En 2023, la ministre de l’Enseignement supérieur affirmait que les stagiaires méritaient d’avoir une rémunération. Son gouvernement allait même jusqu’à adopter des motions unanimes en ce sens à l’Assemblée nationale. Depuis, le discours a changé : les budgets, dont le plus récent, se succèdent sans qu’aucune mesure concrète ne voie le jour, au nom d’un prétendu manque de ressources.

Or, aujourd’hui, des ressources sont bel et bien disponibles. La fin des bourses Perspective libère 250 millions de dollars par année, soit près de la moitié de l’investissement nécessaire pour assurer une rémunération juste à l’ensemble de la population stagiaire du Québec, un montant estimé à 545,6 millions de dollars. Malgré cette marge de manœuvre, aucun réinvestissement n’a été annoncé.

Pendant ce temps, 84 % des stagiaires poursuivent leurs stages sans rémunération, et ce, dans des domaines essentiels au fonctionnement de l’État. Cette injustice s’ajoute à une précarité grandissante : selon un sondage Léger mené cet hiver, 40 % des personnes étudiantes postsecondaires vivent en situation d’insécurité alimentaire.

Une grève comme réponse à l’indifférence

Depuis l’annonce de février, les associations étudiantes ont tout tenté : manifestations, points de presse, signatures de lettres, et une pétition réunissant plus de 8 500 signatures. Malgré tous ces efforts, le gouvernement demeure silencieux. Dans ce contexte, la grève du 2 avril s’inscrit comme une réponse claire face au refus d’agir. Les personnes étudiantes demandent simplement que les ressources retirées soient utilisées là où elles sont attendues depuis des années.

« Le gouvernement disait ne pas avoir les moyens. Aujourd’hui, il retire 250 millions de dollars du système sans proposer de solution. Ce n’est pas un oubli, c’est un refus d’agir. Les stagiaires méritent mieux, et c’est ce que nous irons rappeler le 2 avril », mentionne Antoine Dervieux, président de la FECQ

Grèves confirmées dans les villes suivantes

Montréal, Québec, Terrebonne, L’Assomption, Rouyn-Noranda, Sept-Îles, La Pocatière et Saint-Hubert.

Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente 78 000 étudiantes et étudiants provenant de 26 cégeps répartis sur tout le territoire québécois. Depuis plus de 25 ans, elle contribue à l’amélioration des conditions de vie et d’études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.

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