David J. Climenhaga , 10 mai 2017, Rabble.ca
Traduction, Alexandra Cyr avec l’aide de Luce Prévost
Aux dernières nouvelles (confirmées depuis) la libérale Mme Clark a été élue dans 43 des 87 comtés de la province. Pas tout à fait une majorité. LE NPD mène dans 41 comtés et le Parti vert dirigé par Andrew Weaver détient la clé du pouvoir avec 3 sièges.
(…) Il semble bien que le pire scénario se soit installé (du point de vue du NPD albertain).
C’est probablement une mauvaise nouvelle pour le NPD albertain, parce que les membres du gouvernement Notley étaient convaincus qu’ils pourraient travailler efficacement avec la Première Ministre Clarck autour des oléoducs. Pour l’Alberta, c’est une politique essentielle, que les conditions du marché actuelles justifient ou non l’installation de telles infrastructures.
Pendant que les Albertains s’attendaient à un gouvernement NPD frère à Victoria, un gouvernement libéral annonçait des rapports plus simples pour gagner l’acceptabilité sociale envers l’exportation par oléoducs, du pétrole des sables bitumeux.
La capacité de persuader les albertains de voter pour le NPD tient à ce qu’il se présente comme le seul parti en Alberta qui garantisse les meilleures conditions environnementales d’exportation par oléoducs.
Traiter avec un gouvernement NPD à Victoria aurait été plus problématique. M.M.Horgan a décidément semblé peu sympathique à ces projets d’oléoducs albertains.
Au moins, dans les circonstances actuelles, les Albertains ont un langage commun et une tradition avec leurs confrères de Colombie Britannique.
En plus, ils ont plusieurs amis communs avec des buts semblables qui auraient pu déboucher sur des compromis pour de possibles exportations de pétrole (albertain). Pour d’autres enjeux, les deux gouvernements NPD en travaillant ensemble auraient libéré le gouvernement Nutley de la pression que lui impose son statut de fer de lance de l’opposition aux gouvernements Sociaux Démocrates au Canada.
Mais un gouvernement libéral en Colombie Britannique à la merci de 3 députés Verts...! Madame Clarck ou qui que ce soit d’autre, qui dirigerait les Libéraux si jamais elle démissionnait, ne fera pas de compromis sur certaines choses. Mais, soyons réalistes, ce ne sont pas les priorités de la Première Ministre albertaine ou celles du Premier Ministre Trudeau qui risquent de se trouver en tête de liste des plans post électoraux de Madame Clarck. (…) En ce sens, les perspectives sont peu encourageantes pour le NPD albertain.
Donc, si les recomptages ne changent rien, (ce qui est le cas, n.d.t.), rien de bien encourageant à venir pour le NPD albertain. Il n’est pas du tout impossible que se dessine une coalition NPD-Verts si Mme Clark rejette du revers de la main de leur chef, M. Weaver d’interdire le financement électoral par les entreprises et les syndicats. Dans son commentaire après l’élection, il a laissé entendre, du moins par omission, que son Parti allait exiger des réformes à la loi sur les élections afin d’introduire une certaine proportionnalité dans la représentation. Cet objectif semble aussi important maintenant qu’avant les élections.
Les Verts de Colombie Britannique vont bientôt devoir répondre à des questions stratégiques sérieuses. Les gouvernements minoritaires sont de nature instable. Si jamais le gouvernement Libéral était défait, les succès actuels des Verts et leur échec à faire accepter leur programme par des partenaires de droite, orientés vers le développement, auront probablement 2 effets :
1-Beaucoup des partisans du Parti vert peuvent n’avoir pas d’illusions à propos des compromis inhérents à une coalition où un des partis est plus petit que l’autre.
2-Le NPD aura un argument de poids à servir à ses partisans du Parti vert à l’effet que tout vote pour ce parti n’aura servi qu’à faire élire un gouvernement opposé aux principes verts. Un bref examen du vote dans beaucoup de comtés montre que tel est le cas.
Bien sûr, M Weaver peut se réconforter à l’idée que, il n’y a pas si longtemps, Madame Notley , elle aussi, faisait partie d’un tout petit caucus. Un petit caucus qui pouvait se réunir dans une boite téléphonique !...
Madame Judith Guichon, Lieutenant Gouverneure de la Colombie Britannique, pourrait bientôt avoir plus de travail qu’elle n’en a jamais eu jusqu’ici, à cause des résultats des nombreux recomptages auxquels on s’attend. (…)
SI les recomptages sont plus favorables au NPD, il pourrait chercher à créer une coalition avec les Verts, malgré que cela soit peu probable à cause de leurs humeurs et de leurs politiques respectives. Madame Guichon est presque sûre d’avoir à demander d’abord aux libéraux de former un gouvernement. (…)
Après tout, les libéraux sont légèrement en avance dans le vote populaire. Ils formaient le gouvernement précédent et pourraient se retrouver avec quelques sièges de plus à la fin des décomptes. (Ce qui n’a pas été le cas. N.d.t.)
Par ailleurs, en Alberta, que Mme Rachel Notley soit ou non face à la meilleure situation possible, nous pouvons prendre pour acquis qu’elle va continuer de conduire les affaires à sa manière, rassurante et souriante…
Les partis conservateurs de l’opposition en Alberta n’auront toujours aucune autre idée sur la manière de surmonter l’hostilité de la Colombie Britannique envers la demande d’infrastructures albertaines, que par la force brutale.
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