Québec, 26 septembre 2023 - Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a organisé une action de visibilité suite à l’annonce des deux filicides à Saint-Frédéric qui ont eu lieu le 15 mars 2023, du féminicide de Katsuak Iaytuk survenu à Ivujivk le 15 septembre dernier et du meurtre de deux femmes hier à Longueuil.
« Nous sommes en colère, et nous le demeurerons tant et aussi longtemps que ces
drames continueront d’arriver », s’exclame Catherine Gauthier, co-coordonnatrice du RGF-CN. L’action qui a réuni plusieurs militantes au coin des rues Honoré-Mercier et Saint-Jean en fin d’après-midi visait à briser le silence, et exiger du gouvernement de faire de la lutte aux violences faites aux femmes et aux enfants une priorité.
Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Il faut souligner que le coroner a conclu que le père a posé un geste délibéré qui a mené aux homicides de ces deux enfants. « Cet homme a choisi de tuer se famille. Ce n’est pas uniquement suicide. Il a emporté avec lui deux de ses enfants. Ce sont des meurtres, qui doivent être reconnus comme tels », s’indigne Catherine Gauthier.
Les meurtres des enfants et des femmes par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère. La prise de contrôle et la domination peuvent amener le conjoint violent jusqu’au filicide afin que ses enfants ne puissent continuer à vivre sans lui et ainsi punir sa conjointe ou ex-conjointe.
Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans
les victimes de féminicides. Le féminicide à Ivujik a eu lieu dans un contexte de violence post-séparation. Il est le deuxième féminicide ayant lieu dans une communauté autochtone cette année.
Pas une de plus
Il faut refuser de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes et enfants soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences
conjugales et sexuelles, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès. Les solutions sont multiples et doivent dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence conjugale et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice. « Nous sommes présentes aujourd’hui pour que la population prenne conscience que la violence conjugale prend racine dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes et qu’il est urgent, et possible, d’y mettre fin » souligne Catherine Gauthier.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie
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