Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Les Mi'gmaq disent NON à la fracturation hydraulique sur leur territoire ancestral

GASPÉ, QC, le 7 oct. 2016 - La Nation Mi’gmaq en Gaspésie s’oppose catégoriquement à toute forme de fracturation et stimulation chimique qui pourraient être utilisées dans le cadre de développement pétrolier sur son territoire ancestral, le Gespe’gewa’gi, notamment sur la péninsule gaspésienne. Elle exige le respect de ses droits ancestraux par les gouvernements et par les compagnies pétrolières.

Dans une résolution adoptée lors de leur dernière rencontre, les Chefs Mi’gmaq préviennent « que le Mi’Gmawei Mawiomi entreprendra, au besoin, les actions ainsi que les recours juridiques visant à interrompre de manière permanente toutes formes de travaux de fracturation et de stimulation chimique sur son territoire ».

« En vertu des droits ancestraux de la Nation Mi’gmaq, aucun projet d’exploitation des ressources ne peut avoir lieu sur notre territoire sans notre consentement libre, préalable et éclairé. Les gouvernements et les entreprises qui désirent exploiter les ressources ont l’obligation de nous consulter, ce qui n’a pas jamais été fait », a déclaré Darcy Gray, Chef de la Nation Mi’gmaq de Listuguj et Président du Secrétariat Mi’gmawei Mawiomi.

La Nation Mi’gmaq possède des droits et titres sur le Gespe’gewa’gi Mi’gma’gi (le territoire ancestral Mi’gmaq) découlant de sa relation millénaire avec le territoire. Ces droits et titres sont protégés par la Constitution canadienne, ainsi qu’en vertu de la jurisprudence canadienne et du droit international, notamment de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones. Ces droits sont soumis à une revendication territoriale depuis 2007 en vue de négocier un traité moderne.

Rappelons que différentes compagnies d’explorations/exploitations pétrolières ont étés autorisées par le gouvernement du Québec de procéder à des travaux de forages dans plusieurs parties du Gespe’gewa’gi. Le gouvernement a émis ces permis d’explorations sans avoir préalablement consulté la Nation Mi’gmaq. Certaines de ces compagnies pétrolières envisagent l’utilisation de la fracturation et de la stimulation chimique pour l’accomplissement de leurs travaux exploratoires. L’une de ces compagnies pétrolières, Pétrolia, a d’ailleurs récemment annoncé la possibilité d’utiliser la fracturation et la stimulation chimique pour ses travaux de forages effectués dans la Ville de Gaspé.

« Nous ne sommes pas contre le développement économique, mais nous considérons que les risques associés à la fracturation et à la stimulation chimique sont trop grands et potentiellement nocifs pour les cours d’eaux de notre territoire. Nous ne ferons jamais de compromis quant au respect de nos droits, à la santé de nos membres et à l’exploitation des ressources faites en harmonie avec la protection de l’environnement. Nous avons le devoir de protéger notre territoire et ses ressources », a conclu Manon Jeannotte, Chef de la Nation Mi’gmaq de Gespeg.

Se disant solidaire des nations Mi’gmaq, Innus et Malécites, le Chef Ghislain Picard de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et Labrador (APNQL) a tenu à déclarer que « l’indifférence des gouvernements, quant à leurs obligations, ne nous laissent pas d’autre choix que de compter sur nous-mêmes, de créer des alliances et de rétablir un rapport de force ».

Les Chefs Jean-Charles Piétacho, de la communauté innue d’Ekuanitshit - au nom des Chefs de la Nation Innue - et le Grand Chef Jacques Tremblay de la Nation Malécite de Viger étaient présents à la conférence de presse venus respectivement de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent pour appuyer et soutenir les communautés Mi’gmaq dans leur position et démarche. L’implication politique des Nations Innues et Malécites s’inscrit suite au renouvellement de l’Alliance Innue, Malécite et Mi’gmaq pour la protection du réseau hydrographique du Saint-Laurent et Anticosti.

Le Serétariat Mi’Gmawei Mawiomi représente les droits et intérêts des Premières Nations Mi’gmaq de Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg. Gespe’gewa’gi, le territoire ancestral Mi’gmaq couvre notamment les portions nord et centrale du Nouveau-Brunswick, ainsi que la péninsule Gaspésienne au Québec inluant l’Île d’Anticosti. L’île d’Anticosti est partagée conjointement avec la Nation Innue.

Pour télécharger la coalition entre les 3 nations pour la protection hydrographique du Saint-Laurent, veuillez cliquer ici.

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