« Lorsqu’il était dans l’opposition, le parti libéral de Justin Trudeau a fortement critiqué le gouvernement conservateur pour avoir mené des négociations secrètes sur le PTP et pour ses répercussions majeures », a déclaré Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos.
« Trudeau vient de démontrer qu’il ne valait pas mieux. Son gouvernement a été tout aussi secret dans l’adoption du PTP, laissant les Canadiens dans l’ignorance quant aux répercussions de cet accord commercial favorable aux multinationales », a jouté M. Neumann.
« Le PTP constituait une mauvaise entente lorsqu’il a été négocié par les conservateurs en 2015, et il demeure une mauvaise entente aujourd’hui. Mis à part un changement cynique dans le titre officiel de l’accord, il est peu progressiste en soi », a souligné M. Neumann. Il faisait référence à l’insistance du gouvernement Trudeau à vouloir renommer le PTP Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
« Dans son désespoir à vouloir signer le PTP, le gouvernement Trudeau a été considérablement dominé par d’autres pays dans ces négociations, y compris le Japon, l’Australie et le Vietnam. Confronté aux choix d’accepter une mauvaise entente, ou de ne pas conclure d’entente du tout, Trudeau a cédé », a affirmé M. Neumann.
« Les résultats reflètent l’obsession manifeste de ce gouvernement à négocier des accords commerciaux qui renforcent les droits et les pouvoirs des entreprises multinationales, aux dépens des emplois canadiens et de meilleures normes sur le plan des droits de travail, de la personne et de l’environnement. »
Selon le Syndicat des Métallos, le PTP affaiblit les mesures de protection envers les fabricants automobiles et les fournisseurs canadiens, y compris le secteur de la sidérurgie, qui devront désormais affronter une concurrence rendue plus sévère par une main-d’œuvre moins coûteuse en Asie.
« Il subsiste de véritables préoccupations pour les travailleurs dans les secteurs de l’automobile, des produits laitiers, du transport et de la construction, qui se retrouvent face à un nivellement par le bas en essayant de concurrencer une main-d’œuvre moins coûteuse, et des normes de travail, de sécurité et environnementales moins strictes en Asie », a déclaré M. Neumann.
En outre, le PTP pérennise les prétendus mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États qui autorisent les multinationales à poursuivre en justice notre gouvernement, dans des tribunaux secrets, si elles pensent que nos lois nuisent à leurs profits potentiels. Le Canada a été l’un des pays les plus poursuivis en justice dans le cadre de ce système.
« À l’exception de quelques petites modifications et lettres d’accompagnement, le gouvernement Trudeau n’a pas réussi à obtenir les améliorations significatives qu’il était nécessaire d’apporter à l’ancien PTP conclut par le gouvernement conservateur précédent », a affirmé M. Neumann.
« Sur les points fondamentaux, en particulier sur les droits du travail, le PTP se révèle en fait beaucoup plus faible que ce que ce gouvernement propose dans les négociations de l’ALENA, ou que ce qui a été obtenu avec l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. »
« Le PTPGP n’a de "progressiste" que son nom. »
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