Citoyens et citoyennes, aujourd’hui une nouvelle catastrophique devrait nous inquiéter royalement. Après l’hiver le plus doux jamais répertorié et la plus grande sècheresse jamais vue de vie d’homme, la Californie limite l’utilisation de l’eau. Il ne fait aucun doute que le changement climatique trône maintenant au sommet des causes de l’augmentation du nombre et de l’intensité des catastrophes naturelles.
Mondialement, la hausse des températures, les précipitations abondantes sur certaines régions et le manque de précipitations sur d’autres territoires sont les facteurs qui influenceront le plus la biodiversité. Au Québec, les variations de température seront significatives et leur ampleur laisse présager d’importantes conséquences pour la faune, la flore et les humains. De plus, les actions des politiciens, à l’instar de la décision désespérée du gouverneur californien Jerry Brown pour sauver le potentiel hydrique de son État, influenceront grandement le prochain siècle sur tous les plans : économique, énergétique, environnemental, etc.
Assistons-nous à la réalité incontournable qu’impose la mitigation du changement climatique ? Aujourd’hui, j’en ai la profonde conviction. Nos politiciens, embourbés dans leur bonne citoyenneté corporative, sont confrontés à la plate et dure réalité des enjeux de survie. Ils ne peuvent plaider l’ignorance, et les scientifiques ignorent ce que sera le climat en 2100, lequel dépend directement des choix politiques présents. Le changement climatique est maintenant un phénomène reconnu comme anthropique par la communauté scientifique. En effet, lors des dernières Conférences des Parties, il a été établi que le réchauffement climatique est causé par l’industrialisation du dernier siècle à 95% de certitude. Ce qui, en science, constitue une vérité absolue. C’est donc l’activité humaine qui altère le climat planétaire. Plus de 2000 scientifiques internationaux l’affirment.
Ce fait est d’une importance capitale parce qu’il contribue à combattre les forces qui alimentent la négation du changement climatique comme phénomène anthropique. C’est le nœud gordien du problème. En effet, la négation du changement climatique est aujourd’hui, au Canada, le principal frein à un véritable développement durable. Cette négation de la transformation du climat par l’activité humaine constitue une stratégie efficace utilisée par les pétrolières multimilliardaires afin de promouvoir leurs intérêts pécuniaires. D’immenses efforts de persuasion sont exercés sur la société afin de poursuivre un développement basé sur l’exploitation des hydrocarbures. L’élection du gouvernement conservateur canadien est un de ces efforts. En Amérique du Nord, les partisans de la négation du changement climatique gagnent la guerre de l’opinion publique un peu partout sur le continent. Un jeune professeur de sociologie au Michigan State Univerity, M. Aaron M. McCright, est arrivé à cette conclusion en 2011. Ses résultats de recherches, effectuées entre 2001 et 2010, révèlent que la perception du changement climatique du citoyen constitue maintenant une question politique et polarise le débat sur l’existence du changement climatique lui-même.
Nous devons cesser de subir les impacts du changement climatique et les anticiper. Nous devons établir une véritable politique de mitigation et nous adapter aux nouvelles réalités climatiques en provoquant des prises de conscience, en contre-manipulant l’argumentaire négationniste et, surtout, en engageant le sens critique citoyen dans l’action. Nos droits d’association inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés (article 2) nous sont aujourd’hui plus précieux que jamais. Citoyens et citoyennes, debout ! Les puissantes pétrolières iront-elles jusqu’à mettre le feu à notre démocratie ?
Louis Fréchette
Lejeune
Stop Oléoduc Témiscouata