André Lamontagne a tenu ces propos au congrès de l’Union paysanne, le 9 février, s’engageant en outre à obtenir un allègement des lois et de la réglementation en matière d’environnement et de salubrité alimentaire afin d’aider les petits producteurs agricoles. Le ministre Lamontagne a alors raconté avoir eu cette conversation avec son collègue de l’Environnement, le ministre Benoit Charette.
« C’est un jour triste pour nos professionnels qui se font traiter d’ayatollahs, alors qu’ils s’emploient à faire respecter les lois visant à protéger la qualité de l’air, de la terre, des eaux, des aliments et, de manière plus générale, de l’environnement. Ces propos révèlent le fond de la pensée d’un ministre qui n’a pas hésité à salir l’agronome Louis Robert sur la place publique, car ce dernier indispose les producteurs privés de pesticides. C’est plus que désolant de voir le ministre de l’Agriculture s’enfoncer encore plus en dénigrant, cette fois-ci, nos experts chargés de protéger l’environnement. On voit bien pour qui il travaille », s’indigne Richard Perron, président du SPGQ.
Le SPGQ est par ailleurs inquiété par le silence de Benoît Charrette. « L’équipe du ministre de l’Agriculture avait suggéré à M. Lamontagne de prendre une fin de semaine de repos après avoir tenté ignominieusement de gérer la controverse entourant le congédiement de Louis Robert. C’est à se demander si le ministre Charrette n’a pas pris, lui, cette suggestion à la lettre, car jamais il n’a tenté de se dissocier des propos infâmes de son collègue à l’endroit de ses professionnelles et professionnels. Nous attendons avec impatience de voir le ministre Charrette se porter à la défense de ses expertes et experts », conclut M. Perron.
Rappelons que malgré l’indignation de l’ensemble des Québécois et les demandes répétées du SPGQ et des partis d’opposition à cet effet, le professionnel du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et lanceur d’alerte, Louis Robert, membre du SPGQ congédié en janvier, n’est toujours pas réintégré dans ses fonctions. Le premier ministre François Legault s’est même porté à la défense de celui qui a procédé au congédiement de M. Robert, le sous-ministre du MAPAQ, Marc Dion, et de celui ayant autorisé ce congédiement, le ministre Lamontagne. Expert dans le secteur des grains, Louis Robert a dénoncé l’ingérence du secteur privé dans les recherches effectuées sur l’usage des pesticides par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), financé par le gouvernement.
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