Dans sa déclaration parue en février dernier, l’Institut Simone de Beauvoir affirme que :
« En moyenne, une femme gagnera 863 268 $ de moins qu’un homme titulaire du même diplôme, et ce, pendant toute sa vie. Imaginons que deux étudiants (i.e., un homme et une femme) terminent leur baccalauréat avec une dette de 25 000 $ : tous les mois, la femme devra dépenser une plus grande part de son revenu pour rembourser cette dette. Par conséquent, demander aux gens « d’investir » dans leur avenir revient à demander aux femmes de débourser plus que les hommes toute leur vie durant.
En réalité, le gouvernement québécois demande aux femmes « d’investir » dans le maintien des inégalités pendant les décennies à venir. »
Mais quand entendons-nous parler de la condition des étudiantes au sein du mouvement de grève ? Quand entendons-nous parler de la condition des mères-étudiantes, des étudiantes internationales, des étudiantes en situation d’handicap, qui seront parmi les plus touchées par la hausse, étant parmi les plus précaires ? Quand entendons-nous parler de ces inégalités, et des nombreuses autres, qui perdurent et qui nuisent à l’atteinte d’une autonomie financière pour toutes les femmes et l’égalité des sexes ? Pratiquement jamais ! Et c’est bien puisque les femmes, dans la diversité de leurs conditions, sont minorisées au sein même de ce mouvement de contestation !
Même lors du 8 mars 2012, journée internationale des femmes, la manifestation pour les femmes et le droit à l’éducation a été récupérée pour en faire une manifestation du mouvement étudiant « comme les autres », alors que plusieurs militant-e-s refusaient la féminisation des slogans, enterraient les slogans féministes pour le droit à l’éducation et arboraient des pancartes au message sexiste, etc.
C’est pourquoi, à la veille du 22 mars, journée qui sera marquée par une tentative de récupération du mouvement de grève par les fédérations étudiantes, manifestons nos féminismes !
Parce que les fédérations étudiantes n’ont jamais porté de revendications féministes ;
Parce qu’elles méprisent ouvertement ce mouvement qui ne se limite pas à un 8 mars de temps en temps ;
Parce que leurs pratiques anti-démocratiques et corporatistes sont contraires aux principes féministes ;
Parce que leurs pratiques internes, telles la formation d’un comité snatch ou la création des « Frères de queues » démontrent leur profond sexisme ;
Dans la rue, car la FECQ-FEUQ ne nous représente pas !
Féminisme de combat,
Syndicalisme de combat !
Ce n’est pas avec des parades,
Ni avec des fleurs, qu’on va les faire plier,
Grève féministe illimitée !!!
Une manifestations dans la culture combative,
la seule qui historiquement a fait progresser les mouvements sociaux :
Sans trajet dévoilé, sans char allégorique, ni dossards, ni truck de son qui enterrent nos slogans !!!