À l’enseigne du thème de la Journée internationale des femmes, Le féminisme ? Plus actuel que jamais ! et plus particulièrement du sous-thème Les femmes ont toutes les raisons de s’indigner, les porte-parole du Collectif ont entretenu la ministre sur une série de sujets incontournables pour les femmes : privatisation et coupures dans les services publics, avenir de la retraite, sous-financement des groupes de femmes qui œuvrent contre les discriminations systémiques, menaces au droit à l’avortement.
Pour soutenir le droit des femmes à l’égalité
Elles ont mis en garde la ministre St-Pierre contre le mythe d’une égalité désormais acquise et les dangers de la symétrisation. Les défenseurs de la vision symétrique voudraient que les hommes souffrent de discrimination de la même façon et dans les mêmes proportions que les femmes. Or, tout le monde sait que les femmes souffrent d’une discrimination systémique tenace. Le Collectif demande donc à la ministre de s’assurer que l’application du Plan d’action gouvernemental sur l’égalité élimine tout danger de symétrisation.
Le Collectif exige également du gouvernement Charest et de la ministre attitrée à la condition féminine que les choix budgétaires et fiscaux du gouvernement tiennent compte de cette problématique et que les sommes allouées ne soient pas détournées de l’objectif d’égalité réelle et d’élimination des discriminations. La ministre a également été appelée à défendre auprès du Conseil des ministres la nécessité de tenir compte de la discrimination faite aux femmes dans l’ensemble des dossiers ministériels.
Les porte-parole voudraient également que la ministre convainque le gouvernement du Québec de la nécessité de faire pression sur le gouvernement fédéral afin de faire respecter le droit à l’avortement.
Un financement à la mesure
La ministre St-Pierre a aussi été appelée à soutenir les groupes québécois de femmes qui travaillent contre la discrimination systémique, déjà sous-financés. Au contraire, le Collectif revendique une augmentation des sommes allouées afin de leur permettre de réaliser pleinement leur mission de défense des droits des femmes.
De la même manière, les sommes prévues pour soutenir l’organisation des États généraux de l’action et de l’analyse féministes, qui se poursuivront jusqu’en 2013, sont nettement insuffisantes, compte tenu de l’envergure de cette démarche. Un effort financier supplémentaire du gouvernement est donc demandé.
Finalement, les représentantes ont tenu à soulever la question des structures gouvernementales touchant la condition féminine. Elles ont demandé à la ministre l’assurance de maintenir, en tant qu’organismes distincts, le Conseil du statut de la femme (CSF) et le Secrétariat à la condition féminine (SCF) ainsi que leurs missions respectives.
Le Collectif souhaite obtenir des engagements à ses demandes pour la Journée internationale des femmes. Les représentantes duCollectif continueront d’exercer une vigilance assidue face à l’issue de l’ensemble de ces enjeux. Déçues de ne pas avoir rencontré en personne le premier ministre, elles osent espérer que celui qu’on présente comme le « champion de l’avancement des femmes en politique » puisse porter une oreille attentive. Sinon, elles auront une raison de plus de s’indigner.
Le Collectif 8 mars est formé de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).