L’OIIQ a donc maintenant le champ libre pour encadrer les rôles et la pratique des IPS et c’est tant mieux, car les professionnelles en soins ont tout intérêt à ce qu’une autre profession ne vienne pas encadrer les infirmières de pratique avancée. La coupure entre la pratique infirmière et la loi médicale est une bonne chose, tant pour les IPS que pour la population québécoise. La FIQ espère avoir voix au chapitre quant aux modifications à apporter et proposera son entière collaboration à l’OIIQ en ce sens. Avec ce changement, il est raisonnable de croire qu’elles pourront véritablement mettre leurs compétences au profit des patient-e-s. Il ne reste qu’à espérer que le contrôle médical vécu par certaines IPS au quotidien sera aussi bientôt chose du passé. Le réseau de la santé a notamment besoin d’une première ligne forte et diversifiée et les IPS peuvent grandement y contribuer.
Si plusieurs intervenant-e-s ont souligné, avec raison, le caractère historique de cette annonce, il faut tout de même rappeler que cette lutte est menée depuis plusieurs années par de nombreuses organisations y compris la FIQ. La pleine reconnaissance des compétences et de l’autonomie des IPS relevait du gros bon sens et l’acharnement du CMQ à ne pas vouloir la reconnaître le plaçait dans une position indéfendable. Les IPS québécoises sont les mieux formées de tout le Canada, mais étaient celles dont l’autonomie était la plus limitée. Quand on sait que l’accessibilité aux soins est un problème important du réseau de la santé, le décalage entre l’autonomie des IPS québécoises et celles du reste du Canada était particulièrement choquant.
Maintenant que cette situation anachronique est derrière nous, il faudra que le gouvernement du Québec et les gestionnaires s’inspirent de cette avancée spectaculaire pour que la logique de la pleine reconnaissance des vastes champs de compétences de l’ensemble des professionnelles en soins devienne la norme.
L’exemple des IPS est l’évidence même : en donnant aux professionnelles en soins une plus grande autonomie, autonomie pour laquelle elles ont d’ailleurs déjà été formées, on améliore l’accessibilité aux soins et la qualité de ceux-ci. Voilà à quoi aspirent les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques du Québec. Il faut continuer à crier haut et fort que le réseau de la santé gagnerait à ce qu’on valorise davantage le travail des professionnelles en soins et qu’il y ait une réelle reconnaissance de leur expertise.
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