On peut être sympathique aux guignolées et autres initiatives privées pour tenter de lutter contre la pauvreté, mais c’est fondamentalement une bataille perdue d’avance.
Quand on sait que par exemple le record de dons amassés par « La guignolée des médias » est de 3,3 millions, alors que rien que pour éliminer la double catégorie à l’aide sociale entre les aptes et les inaptes au travail, il en coûterait probablement quelque chose comme entre 500 millions et un milliard par année.
C’est dire à quel point la charité privée est insuffisante pour améliorer le sort des plus pauvres au Québec, tout en ayant l’effet pervers de laisser croire à la population que ça règle le problème et qu’on peut dormir la conscience tranquille.
S’il y avait une chose importante à faire, c’est d’utiliser une partie des dons amassés ou de créer une collecte spécifique pour dénoncer publiquement l’irresponsabilité du gouvernement à maintenir les prestations d’aide sociale deux fois en dessous du seuil de pauvreté ; ce qui correspond à une véritable violence économique envers les plus démunis de la société. D’autant plus que, comme le titre le mentionne, la pauvreté constitue un problème éminemment "politique".
Il n’est pas normal dans une société aussi riche que le Québec et dont le budget dépasse les 100 milliards par année, qu’il y ait plus d’un million de pauvres et d’indigents parmi nous.
Comme disait Nelson Mandala, vaincre la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice. Et seul un gouvernement dispose des moyens nécessaires pour lutter efficacement contre la pauvreté, autant que c’est lui qui la laisse délibérément en place en abandonnant les plus pauvres dans les aléas d’une charité privée complètement insuffisante et qui utilise des moyens archaïques et totalement dépassés.
Christian Montmarquette
« La charité est le moyen d’entretenir la pauvreté, de la fomenter, de la pérenniser. » — Vicente Blasco Ibanez
Un message, un commentaire ?