Hier, (9 décembre), les membres de la Section des Travailleurs Précaires de Hyundai Motors de la KMWU (Korean Metal Workers Union) ont quitté l’usine N°1 du site de Hyundai à Ulsan. Leur départ a marqué la fin d’une longue occupation de 25 jours, vécue dans de dures conditions d’alimentation et d’hébergement.
Aujourd’hui, des représentants de la Section des Travailleurs Précaires de Hyundai Motors, du Syndicat Local de Hyundai Motors (travailleurs en fixe) et du KWMU se sont mis à table avec des représentants de Hyundai Motors et de ses sous-traitants internes. Selon l’accord obtenu entre le Président de la Section des Travailleurs Précaires, Lee Sang-su, le Président du Syndicat local, Lee Gyeong-hun et le Président de la KMWU, ils ont présenté les quatre exigences suivantes :
1) Annulation de toutes les procédures et charges contre les travailleurs qui ont participé à l’occupation, et paiement des frais médicaux ;
2) Garantie de ré-emploi pour ceux qui ont participé à l’occupation ;
3) Protection des dirigeants de la grève ;
4) Un plan de négociations concernant la régularisation des travailleurs précaires illégaux.
Alors que les négociations ont commencé, ce sera une dure bataille pour obtenir les exigences demandées, et encore plus de détermination avant que le but final de la régularisation des travailleurs précaires illégaux soit atteint. L’expérience passée, y compris une lutte similaire en 2005, a montré que sans la pression de l’occupation de l’usine, il est peu probable que Hyundai Motors ait cédé beaucoup de terrain. Pour cette raison, beaucoup des grévistes ne voulaient pas quitter l’usine N°1 avant que leurs exigences soient complètement remplies, et s’étaient engagés à l’origine à continuer l’occupation jusqu’à ce que Hyundai accepte de les employer directement comme travailleurs fixes.
En réalité, pourtant, les grévistes précaires ont rencontré des difficultés croissantes les jours derniers. Outre la répression du fait de Hyundai Motors, ils ont été mis sous pression croissante par la direction du Syndicat Local de Hyundai pour trouver une issue rapide à leur lutte. Alors que l’Assemblée des Délégués de la KWMU votait en faveur d’une grève générale en soutien à la lutte des travailleurs précaires pour le 22 décembre, la date ferme n’était pas fixée.
Pendant ce temps, le Président Lee Gyeong-hun du Syndicat Local de Hyundai Motors décidait de remettre une seconde fois la grève générale au vote à une assemblée générale du syndicat, malgré le fait que la Constitution du KMWU autorise l’assemblée des délégués d’appeler à une grève générale. Alors que la direction du Syndicat Local de Hyundai Motors pouvait éduquer ses membres sur l’importance de la solidarité des ouvriers fixes et précaires dans une grève générale, elle suggérait au contraire à ses membres qu’il était temps d’arrêter la lutte.
Connaissant le résultat négatif de l’assemblée générale du Syndicat, et la réalité que ce second vote signifiait l’annulation des perspectives de grève générale et la perte du soutien du Syndicat, les travailleurs précaires ont engagé un débat très vif dans l’usine pour savoir s’il fallait poursuivre l’occupation ou accepter de quitter et de commencer des négociations avec un ensemble d’exigences moins que satisfaisantes.
Finalement, ils ont choisi d’accepter les exigences listées ci-dessus comme base de négociation et ont décidé de remettre la décision de poursuivre ou cesser l’occupation à la direction de la Section. Après rencontre avec les présidents du KWMU et du Syndicat local, Lee Sang-su a décrété la fin de l’occupation.
Malheureusement, la fin de l’occupation démontre clairement les limites de la solidarité entre ouvriers fixes et précaires qui se développait au début de la grève, et encore plus, le manque de volonté de la part de la direction du Syndicat de Hyundai Motors de soutenir une grève qui aurait été reconnue comme lutte de tous les ouvriers de Hyundai.
Precaires Marche Néanmoins, il y a d’importantes victoires dans cette lutte. La conscience et l’audace d’un petit groupe de travailleurs précaire s’est rapidement répandue dans toute la Section des Travailleurs Précaires, de Ulsan à Asan et à Jeonju. Les centaines d’entre eux qui ont participé à la grève ont été transformés par l’expérience, en arrivant à reconnaître leur cause commune et en développant la capacité et le courage d’exiger leur droit à être traité à égal.
Ils ont construit et utilisé des structures démocratiques de prise de décision même au cœur des dures conditions de leur occupation d’usine, et ont construit un sentiment croissant de conscience de classe. Malgré le fait qu’ils vont retourner au travail le 13 décembre, les travailleurs précaires de Hyundai ont juré de continuer à s’organiser parmi leurs collègues et à préparer la prochaine étape de la lutte pour la régularisation. Comme l’a commenté un journaliste, la fin de l’occupation de l’usine N°1 sur le site de Ulsan représente « une victoire pour les travailleurs précaires eux-mêmes, mais un échec pour le mouvement ouvrier dans son ensemble ».
C’est la puissance de la conscience de classe et l’unité qui rend la lutte possible. Alors, la lutte ira surement de l’avant !