Édition du 15 octobre 2024

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Arts culture et société

La dévastation culturelle du Soudan

Comment les RSF, soutenues par les Émirats arabes unis, ont pillé le Musée national du Soudan.

Les Émirats arabes unis (EAU) ont joué un rôle central dans le financement des Forces de soutien rapide du Soudan (RSF), en fournissant les ressources qui ont permis au groupe de poursuivre ses campagnes militaires, de payer ses combattants et d’acquérir des armes. Ce soutien financier a également permis aux RSF de se livrer à des pillages à grande échelle, notamment le pillage de l’une des plus importantes institutions culturelles du Soudan, le Musée national du Soudan à Khartoum. Les actions des RSF ont contribué à la destruction du patrimoine culturel du Soudan et ont conduit au trafic d’objets irremplaçables sur le marché noir.

Le Musée national du Soudan abrite certaines des plus importantes collections d’objets d’art d’Afrique, couvrant des milliers d’années d’histoire, de l’ère paléolithique à l’ancien royaume de Koush, en passant par les périodes chrétienne et islamique médiévales. Chaque objet exposé dans le musée constitue un lien tangible avec le riche passé du Soudan, représentant des civilisations qui ont joué un rôle essentiel dans la formation de la vallée du Nil. Les trésors du musée ne sont pas seulement des reliques d’art et d’histoire, mais aussi des éléments essentiels de l’identité nationale du Soudan.

L’une des collections les plus précieuses du musée provient du royaume de Koush, une ancienne civilisation qui a prospéré le long du Nil d’environ 2500 avant J.-C. à 350 après J.-C. La première période de Koush, souvent appelée période pré-méroïtique, est connue pour sa puissance militaire et sa richesse culturelle, et ses dirigeants, les célèbres « pharaons noirs » de la 25e dynastie égyptienne, ont laissé un héritage durable. La collection du musée comprenait des statues en granit de ces pharaons, remarquables par leur savoir-faire détaillé et leur présence imposante. Ces statues n’étaient qu’une partie d’une collection plus vaste qui présentait également des objets de travail du métal avancés des Koushites, tels que des bijoux en or, des armes et des outils, mettant en valeur leur expertise en métallurgie.

La collection du musée de la période méroïtique du royaume de Koush, qui s’étendit d’environ 800 avant J.-C. à 350 après J.-C., était tout aussi importante. Méroé, la capitale de cette période ultérieure, était réputée pour son art et son architecture caractéristiques. Le musée abritait de nombreux objets de cette période, notamment des poteries finement décorées, des objets funéraires et les célèbres stèles méroïtiques inscrites d’une écriture qui reste partiellement indéchiffrée à ce jour. Ces objets offrent un aperçu d’une civilisation qui continue d’intriguer les historiens et les archéologues.

Au cours de la transition du Soudan vers l’ère médiévale, les royaumes chrétiens de Nubie, dont la Makurie et l’Alodie, ont prospéré entre le VIe et le XVe siècle. Le Musée national du Soudan possède une remarquable collection de cette période, notamment les fresques de la cathédrale de Faras. Ces fresques, datant du VIIIe au XIVe siècle, comptaient parmi les plus beaux exemples d’art chrétien africain médiéval, représentant des scènes bibliques, des saints et des figures royales de la société nubienne. La perte de ces fresques constitue un coup dévastateur pour notre compréhension de la vie culturelle et religieuse de la Nubie médiévale.

La collection du musée reflète également l’évolution du paysage religieux et culturel du pays avec l’essor de l’islam au XVe siècle. Parmi les objets de cette période figurent des Corans magnifiquement enluminés, dont certains remontaient aux premiers siècles de l’islam au Soudan. Ces manuscrits n’étaient pas seulement des textes religieux, mais aussi des chefs-d’œuvre de calligraphie et de design, démontrant le talent artistique complexe de la culture islamique soudanaise.

Le pillage du Musée national du Soudan par RSF n’est pas seulement une tragédie pour le Soudan, mais une perte pour le monde entier. Les objets volés au musée ont déjà commencé à apparaître sur le marché noir, vendus sur des plateformes comme eBay et Facebook. Ces objets, autrefois conservés dans une institution publique pour que chacun puisse les apprécier et en tirer des enseignements, sont aujourd’hui vendus au plus offrant, souvent sans tenir compte de leur valeur historique ou des histoires qu’ils racontent sur les peuples et les civilisations qui les ont créés. La vente au marché noir de ces trésors représente l’effacement du patrimoine culturel du Soudan.

Chaque statue, manuscrit ou fresque volée est une pièce du puzzle de la longue et complexe histoire du Soudan. La destruction et le vol d’objets tels que les statues des pharaons noirs ou les fresques chrétiennes de Faras laissent des trous dans l’histoire du passé du Soudan qui ne seront peut-être jamais comblés, ce qui signifie que les générations futures n’auront qu’une image incomplète des puissantes civilisations qui régnaient autrefois sur la vallée du Nil. Ces objets ont relié le peuple soudanais à ses ancêtres et, sans eux, une part essentielle de l’identité du Soudan est perdue.

Il est urgent d’agir au niveau international pour endiguer le flux de biens culturels volés. Sans intervention, le patrimoine du Soudan continuera d’être vendu aux enchères à des collectionneurs privés, caché dans des collections personnelles et à jamais soustrait à la vue du public. Le pillage de ces trésors constitue une perte irréversible, non seulement pour le Soudan mais pour le monde entier.

Abou Hureira

Source

Traduction automatique de l’ Anglais

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