La Fédération des femmes du Québec s’est contentée simplement de relayer l’appel, jouant le rôle que nous avons à jouer, en soutien à toutes les femmes. Et l’urgence est bien là.
Si Catherine Dorion a été interdite d’accès au salon bleu à cause de son habit non conforme aux “règles” du décorum, les femmes portant le foulard viennent d’être ciblées par une loi leur interdisant l’enseignement et les postes de pouvoir. Si l’habillement des femmes n’est pas synonyme de compétence, le degré de contrôle de leur vêtement est proportionnel au pouvoir qu’elles parviennent à arracher dans une société, certaines plus difficilement que d’autres.
Au-delà de la légalisation de la discrimination des femmes musulmanes aux postes d’enseignement et aux postes de pouvoir, l’urgence se mesure aussi dans les effets de la loi. Les commentaires haineux que reçoit désormais régulièrement la Fédération des femmes du Québec à chacune de ses sorties sur la laïcité n’est qu’un reflet minuscule de ce que subissent les femmes musulmanes dans leur quotidien depuis le passage de la loi.
Alors qu’il n’y ait pas de malentendu : la FFQ n’appelle pas au “port du voile”.
La FFQ appelle à participer à un événement de solidarité à l’égard des femmes musulmanes en portant occasionnellement un macaron contre la loi 21 ou un foulard dans un contexte où nos luttes féministes doivent absolument ne pas mettre de côté les violences vécues par ces femmes.
À l’heure où nous sommes régulièrement accusées de “diviser” le mouvement féministe. Nous répondons que la violence des commentaires haineux que nous recevons à chacune de nos sorties sur la laïcité n’est que le reflet de la violence tolérée dans la société québécoise depuis que le gouvernement de la CAQ a choisi de faire passer la loi 21.
La FFQ tient également à préciser que sa mission est de défendre les droits de toutes les femmes et de répondre aux orientations données par ses membres en cohérence avec nos principes. Cette action de défense des droits, nous sommes déterminées de continuer à la poursuivre aux côtés de la Ligue des droits et libertés et Amnistie internationale Canada francophone, pour ne citer qu’un petit nombre des organismes qui s’étaient levés contre la loi 21.
À cette fin, et pour répondre à ces campagnes régulières de haine contre la FFQ, nous précisons que notre rôle n’est pas de satisfaire aux demandes de personnes projetant une vision raciste et islamophobe de la lutte pour le féminisme mais bien de défendre le droit de toutes les femmes.
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