Édition du 11 février 2025

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Syndicalisme

La FAE invite à s'élever contre l'austérité de Legault

Une cinquantaine d’enseignantes et d’enseignants membres des syndicats affiliés à la FAE ont bravé le froid, mardi matin, pour manifester contre la politique d’austérité que le gouvernement de François Legault tente de mettre en place dans le réseau des écoles publiques du Québec. La FAE appelle tous les acteurs du milieu de l’éducation ainsi que la population à s’élever contre cette politique.

Le gouvernement Legault a annoncé, quelques jours avant Noël, que les centres de services scolaires doivent couper 200 millions de dollars dans leur budget d’ici le 31 mars 2025. À cela s’ajoutent les 400 millions de dollars retranchés au budget d’entretien des bâtiments annoncés en juin 2024, en plus du démantèlement des services de francisation offerts dans les centres de services scolaires. Ainsi, en quelques mois à peine, le gouvernement Legault aura amputé plus de 600 millions de dollars au réseau des écoles publiques du Québec et économisé des millions de dollars avec d’autres mesures comme le gel d’embauche.

Par ailleurs, lors de sa mise à jour économique de novembre 2024, le ministre des Finances, Éric Girard, a annoncé des hausses de dépenses de programmes de 2,1 % pour l’année 2025-2026 et de 1,6 % pour l’année 2026-2027. Or, ces augmentations seront bien en deçà de la hausse des coûts de système qui était estimée à 7,3 % pour l’année 2024-2025. Certes, une variation des dépenses de 6,7 % l’an dernier (en excluant les sommes reportées), c’est une gestion tout en dent de scie et en inconstance que nous sert le gouvernement caquiste, mettant à mal la réalisation des missions éducatives.

Avec une dette de plus de 11 milliards de dollars à éponger et avec l’obligation de retourner à l’équilibre budgétaire en 2029-2030, le gouvernement Legault ne s’arrêtera pas là.

Quoi que le gouvernement Legault en dise, il est utopique de penser que ces coupes n’auront pas d’effets sur les élèves jeunes et adultes ainsi que sur les personnels scolaires. Le mémoire sur les consultations prébudgétaires 2025-2026 de la Fédération des centres de services scolaires du Québec démontre bien que l’interdépendance des services et des ressources repose sur un équilibre fragile et qu’il n’y a rien à couper sans créer un effet domino qui finira par affecter les élèves et les personnels scolaires.

« Le réseau des écoles publiques fait face à la plus grande désertion de personnel de son histoire. Devant les coupes actuelles qui affectent le moral de troupes déjà surchargées, comment ne pas craindre une plus grande désertion ? Pendant ce temps, où se trouve Bernard Drainville, le ministre de l’Éducation, pour protéger son réseau ? À quoi sert-il, sinon qu’à contribuer à accentuer le désengagement des acteurs et de la pénurie de personnel ? », ajoute madame Hubert.

La FAE demande au premier ministre Legault d’envisager d’autres solutions pour éponger le déficit. « Encore la semaine dernière, François Legault affirmait qu’il s’agissait d’un « effort » budgétaire à faire. Réveillons-nous ! Il est dans l’intérêt du Québec de ne pas commettre une seconde fois la même erreur. Ne scions pas à nouveau la branche sur laquelle les élèves et les personnels scolaires sont assis. Nous devons dresser un rempart afin de protéger des acquis durement gagnés par nos aînés et qui contribuent aujourd’hui à assurer le filet social québécois », souligne-t-elle.

Une question de choix budgétaires

Malgré ce que dit le premier ministre pour minimiser ces coupes, d’autres solutions existent, à commencer par cesser d’offrir des cadeaux empoisonnés qui privent le Québec de revenus, et par ricochet, de services. Par exemple, pour être réélu en 2022, monsieur Legault a promis des baisses d’impôts qui ont privé le Québec de 1,7 milliard de dollars par année depuis 2023. En uniformisant la taxe scolaire au taux le plus bas à partir de 2018, les gouvernements successifs ont privé le Québec de 6,5 milliards de dollars depuis 2019. Plus précisément, en juin 2024, le gouvernement annonçait qu’il devait, pour geler le taux de taxe scolaire à 3 % en moyenne et compenser cette perte de revenus, investir 150 millions de dollars supplémentaires. Cette somme équivaut à la construction d’une école toute neuve, mais en échange de quoi ? Pour permettre à certains contribuables, uniquement les propriétaires, de garder en moyenne 44 $ par année dans leurs poches.

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