« Les plans de réduction de la main-d’œuvre sont un coup d’éclat dommageable visant à réduire temporairement les coûts et à faire paraître les profits plus élevés sur le dos des travailleurs et travailleuses. Bell ne peut pas continuer à supprimer des emplois chaque année en s’attendant à ce que la situation se redresse d’elle-même » a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. « Le Canada est potentiellement confronté à une guerre commerciale avec les États-Unis, et Bell a choisi de laisser une fois de plus des travailleuses et travailleurs canadiens sans emploi, en partie pour satisfaire son entrée sur le marché américain. »
Bell a annoncé l’acquisition de Ziply Fiber pour 7 milliards de dollars en novembre 2024, après une année de coupes sombres dans ses effectifs canadiens. Bell a indiqué son intention de rencontrer les représentantes et représentants syndicaux cette semaine pour discuter des indemnités de départ volontaire et des offres d’incitation à la retraite.
« D’ordre général, les réductions d’effectifs font perdre à Bell un précieux bassin de talents et augmentent le stress ainsi que l’anxiété chez ses travailleuses et travailleurs. L’entreprise sort perdante en laissant partir son personnel expérimenté, et les clients en subissent aussi les conséquences, car ils doivent désormais s’en remettre à une équipe de plus en plus réduite pour concevoir et offrir les services », a déclaré Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor.
« La question que nous nous posons tous est la suivante : "Où cela s’arrêtera-t-il ?" Dans quelques années, Mirko Bibic se rendra compte que Bell Canada n’est plus que trois sous-traitants en veston-cravate, et il sera déjà trop tard », a poursuivi Lana Payne. « À un moment donné, quelqu’un chez Bell devra présenter un plan à long terme qui comprendra un nouvel investissement dans les travailleuses et travailleurs canadiens. »
Ceci s’inscrit à la suite de dizaines d’années d’érosion de l’effectif de Bell, y compris l’annonce faite en octobre 2024 d’éliminer 120 emplois à Expertech, la mise à pied en juin 2024 de 50 personnes à Bell Média, la suppression en février 2024 de 4 800 emplois, l’élimination en juin 2024 de 1 300 emplois et plusieurs autres annonces du genre.
Au début de l’année 2024, Unifor a lancé la campagne « Honte à Bell » pour demander à l’entreprise de mettre fin à la sous-traitance et à la délocalisation des emplois en télécommunications, de cesser de supprimer des salles de rédaction au pays et de réduire les paiements de dividendes pour réinvestir dans le bien-être des employés, les infrastructures et la sécurité d’emploi.
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