Tiré du blogue de l’auteur.
Il semblait y avoir une vingtaine de Meutons dans la salle (une autre trentaine attendaient à l’extérieur dans le froid, avec l’anti-émeute), sept ou huit Gilets jaunes québécois ont pu aussi s’y installer, arborant leurs couleurs, en plus d’au moins deux Stormers et quelques autres militants.es anti-islam tels Richard Majeau.
Les Gilets jaunes du Québec en ont surtout contre l’immigration
Bilan des événements : Pierre Dion
Celui qui a le plus tenté de perturber l’événement est Pierre Dion, un militant d’extrême-droite ayant déjà organisé une manifestation anti-immigration à Laval. Il était bien entouré par la GRC. Surtout qu’il considère que Trudeau mérite la peine de mort :
D’entrée de jeu, avant l’arrivée du premier ministre, Dion s’est assis sur le banc de Trudeau, pour faire le fanfaron :
Il a également hurlé dans la salle : « Vive Donald Trump ! », ce qui a dérangé plusieurs agriculteurs venus poser des questions à propos de la gestion de l’offre…
Tout au long de l’assemblée, Dion faisait de l’obstruction en beuglant des trucs du genre : « Y’a aucun respect pour les Québécois, on le sait ça. Y’est comme son père ! ». Trudeau le priait de le laisser répondre aux citoyens.es. Dion rétorque : « Je te respecte pas, mais je te laisse aller ». Plus loin : « Comme tu fais là avec les immigrants, tu demandes pas à ton peuple, tu le demandes pas à personne ».
Bref, Dion faisait comme Diane Blain cet été, en obstruant les interventions.
Impatient, il a fini par se lever et a fait des pas en direction de Trudeau. La GRC l’a intercepté et l’a expulsé sous les applaudissements de la foule qui en avait marre de ses agissements immatures.
À un moment, un important militant de La Meute s’est même approché de Dion pour lui cracher au visage. Selon le principal intéressé, le chef de La Meute a approuvé le geste :
« Le gros crisse de William Johnson m’a craché dans face ». « Maikan m’a écrit à matin qu’il appuie son geste ». « Il me traite de fif parce que je me fait cracher dans face » (*désolé pour le terme homophobe). Dion a peur d’avoir attrapé le sida durant l’altercation :
L’homme responsable de cette agression est William Johnson, un fier-à-bras qui aurait également participé à l’expulsion de Dion en décembre à Ottawa. C’est que La Meute s’oppose vivement aux Gilets jaunes, aux groupes indépendantistes et à Pierre Dion en particulier, qu’ils considèrent être un « coké » nuisant à leur cause.
Trudeau et La Meute
La confrontation entre le premier ministre et La Meute se voulait intéressante, car Trudeau les avait traités de « nonos qui se promènent avec des pattes de chiens sur le t-shirt », il y a un an :
La stratégie du chef Sylvain « Maikan » Brouillette fut de pénétrer dans le Centre des loisirs en cachant leurs logos, pour ensuite les dévoiler une fois assis :
Visiblement, Justin Trudeau ne s’est pas laissé impressionner et a répondu à toutes les questions avec tact. TVA Nouvelles a toutefois été surpris du calme de Brouillette :
En fait, la sortie de Brouillette a choqué plusieurs Meutons qui ont trouvé sa question fort complaisante, alors qu’ils s’attendaient à ce qu’il l’attaque sur l’islam et l’immigration. N’est-ce pas cela la mission de La Meute ? De nombreux membres se demandent si Brouillette les représentent vraiment.
D’autre part, TVA aurait dû relever que les autres Meutons.nes n’ont pas été aussi « respectueux ». Ils ont chahuté Trudeau copieusement. Une dénommée Véronique, avec tuque de La Meute, a d’ailleurs enguirlandé le politicien au sujet de « Pacte de l’ONU » et a quitté la salle avec son conjoint pendant qu’il leur répondait.
Ils ont crié : « Ostie de vendu Trudeau » ! (vendu au « mondialisme »)
D’autres hurluberlus
Au moins deux membres de Storm Alliance étaient présents, soit Mario Roy et son ami « Stef Laf ».
M. Roy arborait sa casquette S.A. et a posé une question à l’emporte-pièce, évoquant la DPJ sous l’expression « réseau d’enlèvement d’enfants », qui servirait à entretenir un réseau de « pédophiles » avec la complicité de l’élite. Trudeau a rétorqué, avec compassion, que son équipe se pencherait sur la question.
On a pu aussi apercevoir Richard « Pepito » Majeau, l’homme qui s’était distingué pour s’en être pris à un comptoir halal au Maxi de Sorel :
Majeau a interrogé Trudeau en qualifiant l’immigration « d’invasion » et en se disant préoccupé par l’islam.
Encore une fois, le politicien a répondu avec aplomb, tandis que les xénophobes sur place n’écoutaient pas ses répliques et chahutaient.
Au final, ce fut un long dialogue de sourds, davantage une guerre d’images qu’un échange d’idées.
On pourrait souligner l’audace des autorités qui ont toléré cette présence massive de l’extrême-droite, même s’ils arboraient leurs couleurs de manière ostentatoire.
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