En période de plein emploi, comment expliquer l’augmentation du pourcentage de demandes d’aide alimentaire pour les personnes ayant un salaire, celui-ci étant passé de 11,2 % en 2017 à 13,5 % en 2019 ? Avoir un emploi ne devrait-il pas permettre de se hisser hors de la pauvreté et de subvenir à tous ses besoins ?
Il y a cinquante ans cette semaine était adoptée au Québec la Loi de l’aide sociale dont le but était de combler « les besoins ordinaires et spéciaux d’une famille ou personne seule qui est privée de moyens de subsistance » (art. 6). L’État cherchait ainsi à prendre le relais de la charité privée et à assumer la responsabilité d’aider quiconque dans le besoin. Ce faisant, l’État instaurait un droit universel à l’assistance sociale.
Force est toutefois d’admettre que ce droit peine à se réaliser. La charité supplée toujours les insuffisances en matière de protection sociale. Or c’est le rôle des élu∙e∙s de voir à la lutte contre la pauvreté, c’est eux qui disposent de moyens d’action pour améliorer le revenu des personnes et des familles.
Pour assurer à l’ensemble de la population une protection sociale digne de ce nom, l’État doit garantir un droit à vivre dignement. Il doit viser la disparition des guignolées et toute autre œuvre de charité.
Collectif pour un Québec sans pauvreté
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