L’AQLPA s’inquiète particulièrement du manque de place accordée aux distinctions entre les types de pétroles en circulation dans l’oléoduc. Une seule des recommandations énoncées dans le rapport en fait clairement mention. Seule cette condition aborde, bien que beaucoup trop sommairement, les enjeux liés au raffinage de pétrole plus lourd au Québec. Pour être complète, il aurait fallut qu’elle mentionne de façon limpide que c’est sur l’ensemble du cycle de vie des produits pétroliers que le poids carbonique des pétroles reçus sera analysé et non sur le poids carbonique à l’arrivée. « Il ne fait aucun doute que l’empreinte carbonique des pétroles doit être calculée sur l’ensemble du cycle de vie des produits pétroliers, sans quoi, ces analyses ne seront rien d’autre qu’une nouvelle mascarade » fait remarquer Madame Legendre.
L’AQLPA souhaitait vivement que le gouvernement du Québec profite de l’opportunité qu’offrait la commission pour s’engager fermement à ne pas se faire complice de l’exploitation des sables bitumineux canadiens et des pétroles de schiste. Voilà un rendez-vous manqué avec l’histoire qui aura de graves conséquences tant pour l’environnement que pour la santé des populations, ici au Québec et au Canada, mais également partout dans le monde si l’on considère les impacts dramatiques des changements climatiques qui s’accélèrent.
En somme, l’AQLPA estime que les parlementaires ont malheureusement joué le jeu de l’Office national de l’énergie en basant leur analyse sur une portion bien incomplète de l’information disponible. Si d’une part on peut se réjouir de l’attention porté à l’oléoduc lui-même, au tuyau, c’est extrêmement frustrant de constater que nos éluEs ont évacué presque complètement tous les aspects en aval et en amont de ce dernier, pourtant essentiels dans le cadre d’une véritable analyse. Cette vision réductrice des enjeux est désolante, dangereuse et inadmissible.
Se disant renversé par les conclusions myopes et gênantes de la commission parlementaire sur le projet d’Enbridge, ouvrant la porte au pétrole bitumineux le plus polluant de la planète, André Bélisle président de l’AQLPA conclut « Nous devons réaliser que le Québec est à son tour otage des milieux pétrolier et économique et se fait entrainer dans le fond du baril de pétrole bitumineux par les lobbyistes représentant l’industrie des combustibles fossiles. Tout comme le révélait Maclean’s dans son édition d’hier, le lobbying des compagnies pétrolières et gazières a pris le contrôle de l’agenda à Ottawa. Il y a lieu de s’inquiéter qu’il en soit ainsi au Québec maintenant ; le caractère réducteur et précipité de cette consultation en est certainement un bon exemple. »
Mémoire AQLPA « Inversion du flux de l’oléoduc 9B d’Enbridge – Pourquoi le Québec doit dire non »
http://www.aqlpa.com/catalogue-de-documents/doc_download/223-inversion-du-flux-de-loleoduc-9b-denbridge--pourquoi-le-quebec-doit-dire-non.html