Édition du 17 décembre 2024

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LGBT

Journée mondiale de lutte contre le sida, regarder vers le passé pour définir le futur

En 2023, la science et les diverses méthodes de prévention de la propagation du VIH permettent aux personnes atteintes du virus de vivre une vie presque normale. Bien que l’infection initialement mortelle ait été réduite au fil des ans à une maladie chronique, elle demeure toujours bien présente, tout particulièrement au sein des communautés LGBTQ+. Retour sur l’évolution du virus et perspectives des principaux intervenants dans la lutte au VIH à propos des solutions pour parvenir, une fois pour toutes, à son éradication.

Tiré de Fugues
https://www.fugues.com/2023/11/30/journee-mondiale-de-lutte-contre-le-sida-regarder-vers-lepasse-pour-definir-le-futur/?pk_campaign=L%27infolettre+de+Fugues+%231410+JEUDI+30+novembre+2023&pk_kwd=https%3A%2F%2Fwww.fugues.com%2F2023%2F11%2F30%2Fjournee-mondiale-de-lutte-contre-le-sida-regarder-vers-lepasse-pour-definir-le-futur%2F&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_term=https://www.fugues.com/2023/11/30/journee-mondiale-de-lutte-contre-le-sida-regarder-vers-lepasse-pour-definir-le-futur/?pk_campaign=Linfolettre+de+Fugues+#1410+JEUDI+30+novembre+2023&pk_kwd=https://www.fugues.com/2023/11/30/journee-mondiale-de-lutte-contre-le-sida-regarder-vers-lepasse-pour-definir-le-futur/&utm_content&utm_campaign=Linfolettre%20de%20Fugues%20#1410%20JEUDI%2030%20novembre%202023

Par
Steven Ross
30 novembre 2023

Le 5 juin 1981 paraît le tout premier article faisant mention d’une infection touchant cinq hommes gais à Los Angeles. Le nom français utilisé mondialement pour identifier l’infection fatale est établi la même année par la Direction de la terminologie du gouvernement canadien : syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). En mars de l’année suivante, le Canada signale son premier cas de sida.

La lutte s’organise au milieu des années 1980 alors que la première Semaine de sensibilisation au sida au Canada est présentée à Toronto, tandis que la première Conférence canadienne sur le sida est mise sur pied à Montréal en 1985. En 1988, l’OMS proclame le 1er décembre Journée mondiale de lutte contre le sida, et, en 1990, le gouvernement canadien crée la première stratégie sur le VIH. Malgré l’avènement de la trithérapie, développée à Montréal au milieu des années 1990, le VIH devient tout de même la principale cause de décès dans le monde chez les personnes âgées de 15 à 59 ans en 2002.

Pour l’équipe de RÉZO, les communautés font aujourd’hui partie de l’équation pour éradiquer le virus, comme elles l’ont été dès le début du combat. L’organisme met donc en place plusieurs services adaptés qui ne jugent pas les pratiques et réalités des communautés, dont le dépistage communautaire à la Zone Rose de RÉZO.

Selon Alexandre Dumont Blais, directeur général de RÉZO : «  Pour mettre fin à l’épidémie du VIH/sida d’ici 2030, l’exercice d’un leadership communautaire et politique est crucial afin de mettre les moyens reconnus à disposition des communautés affectées. Sans réserve ni barrière. »

La Maison d’Hérelle adopte une approche axée sur les déterminants sociaux, c’est-à-dire les éléments qui ont un impact direct sur la santé des gens. La directrice générale de l’organisme, Michèle Blanchard, pointe vers diverses pistes de solution concrètes : « Notre vision est qu’il faut prendre position pour l’accès au logement, à l’alimentation, et à du soutien pour demeurer indétectable et donc intransmissible. Ces bases sont pour nous la clé afin d’être des acteurs qui mettront fin au VIH. »

À la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA), on identifie cinq axes d’action prioritaires pour éliminer la transmission du VIH d’ici 2030 : le dépistage, l’adhérence aux traitements, la réduction des méfaits, les déterminants sociaux de la santé (besoins de base, droits) et les partenariats durables. Selon le directeur général de l’organisme, Ken Monteith, les acteurs communautaires ont les connaissances et les outils d’intervention qui peuvent mener à la fin de la transmission du VIH, mais les ressources sont manquantes pour les déployer adéquatement : « Ce que nous revendiquons de nos gouvernements va au-delà des questions de financement : ça nous prend en plus un engagement moral et le courage d’arrêter de mettre des bâtons dans les roues de la réponse au VIH par des lois qui éloignent les personnes des soins et fragilisent leur vie. Ça nous prend la décriminalisation de la non-divulgation du statut VIH, de la possession simple des drogues, du travail du sexe, et un accès universel à la couverture sanitaire pour toute personne sur le territoire. »

Du côté d’ACCM, on abonde dans le même sens : «  Le contexte actuel de crise du logement, de crise des surdoses, d’inflation et de haine envers les communautés LGBTQ+ n’a fait qu’augmenter la précarité, la stigmatisation et les enjeux intersectionnels auxquels font face les personnes vivant avec le VIH, relate la directrice générale de l’organisation, Emilie Renahy. Force est de constater que les priorités que nous avions identifiées dans le cadre des élections municipales et fédérales de 2021 pour mettre fin à l’épidémie d’ici 2030 restent identiques : nous demandions la fin de la criminalisation de la non-divulgation du statut VIH, des drogues et du travail du sexe ; l’accès universel et la couverture de tous les services de santé, incluant les thérapies antirétrovirales, la PrEP, la PEP, le dépistage et les services de santé sexuelle. »

En plus des membres des communautés LGBTQ+, certains autres groupes ou minorités sont disproportionnellement touchés par les cas de VIH. C’est le cas notamment des personnes migrantes, rappelle Joseph Jean-Gilles, directeur général de GAP-VIES : « Nous devrons trouver une réponse adéquate au portrait accablant et inquiétant de l’infection par le VIH chez les migrants originaires de pays où la prévalence du VIH et de l’hépatite C est élevée. Un combat de tous les jours s’impose pour combattre de front la stigmatisation, la discrimination, le racisme, l’homophobie et la transphobie sous toutes leurs formes et par tous les moyens afin de contribuer à réduire les inégalités sociales en santé et en soins, ainsi que faciliter un accès universel aux soins et aux services de santé. À Montréal, éradiquer le VIH et le sida est un défi de taille et, à GAP-VIES, nous avons compris que pour atteindre cet objectif, on ne doit pas travailler de façon isolée, ce qui explique notre ancrage au quotidien dans tous les secteurs de la vie de nos populations clés qui sont très diversifiées. »

Au-delà des organismes communautaires, plusieurs acteurs privés du secteur de la santé sont mobilisés pour soutenir les personnes vivant avec le VIH et identifier les moyens les plus efficaces d’éliminer le virus.

Mentionnons à cet effet ViiV Soins de santé Canada, notamment, la seule société pharmaceutique vouée entièrement à la recherche sur le VIH/sida et à son traitement, ainsi qu’à l’amélioration de la vie des personnes touchées par le VIH/sida. L’entreprise possède une longue histoire d’engagement, en partenariat avec la communauté canadienne du VIH par le biais de son programme d’action positive pour soutenir et améliorer les initiatives communautaires qui améliorent la vie des personnes vivant avec le VIH au Canada.

Par ailleurs, du côté des efforts mis en place au niveau fédéral, le Canada est engagé dans la stratégie 95-95-95 établie par l’ONUSIDA et l’OMS afin d’aider à éliminer le virus d’ici 2030. Alors que plus de 62 000 personnes vivent avec le VIH au pays, l’objectif est d’atteindre les cibles 95-95-95 : 95 % des personnes infectées connaîtront leur statut sérologique, 95 % recevront un traitement antirétroviral continu et 95 % de celles-ci auront une suppression virale, comparativement au profil actuel qui est respectivement de 86 %, 97 % et 92 %.

Plus de 40 ans après l’apparition du VIH, les divers organismes communautaires, privés et publics sont donc toujours à pied d’œuvre pour établir les solutions les plus prometteuses afin de limiter la propagation et d’éliminer le virus de l’immunodéficience acquise.

Au moment où l’objectif semble de plus en plus près, un mot est plus que jamais de mise : espoir.

INFOS | Pour en connaître davantage sur les progrès et les actions nécessaires pour mettre fin à l’épidémie de VIH d’ici 2030, lisez le dernier rapport de l’ONUSIDA

https://www.unaids.org
À propos d’ACCM : https://accmontreal.org
À propos de RÉZO : https://www.rezosante.org
À propos de GAP-VIES : https://gapvies.ca
À propos de la Maison d’Hérelle : https://www.maisondherelle.org

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