Édition du 19 novembre 2024

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Journée internationale des droits des migrants, 18 décembre : Le Collectif Défenseurs Plus dénonce la complicité du gouvernement haïtien en place face aux violations des droits des migrants haïtiens en République Dominicaine

La crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs années accouplée d’une situation d’insécurité insoutenable n’a pas aidé cette année à améliorer les conditions de vie des haïtiens et des haïtiennes. Au contraire, la crise politique et socio-économique du pays a contribué grandement au départ ou à la fuite de milliers d’haïtiens et haïtiennes en terre étrangère.

La plupart des haïtiens qui fuient le pays, parfois au péril de leur vie, le font à cause des conditions exécrables d’existence en Haïti.

En effet, durant cette année, le nombre d’homicides et d’enlèvements commis par les gangs contrôlant les zones stratégiques du pays ont atteints des niveaux alarmants.

La situation demeure aggravée par l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs de violations de droits humains et de crimes. Le tout, sur le fond d’une crise humanitaire, une inflation persistante et une résurgence du choléra avec un gouvernement quasiment nul en ce qui concerne les services publics.

Les citoyens et les citoyennes haïtiens, soit plus de 108 mille personnes en 2022 selon le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA), rapatriés de force en République Dominicaine, et d’autres venant d’ailleurs (États-Unis, Bahamas, Porto-Rico, Cuba, Iles Turques et Caïques) n’ont reçu aucun support de la part du gouvernement haïtien.

Qui pis-est, le gouvernement d’Ariel HENRY n’a même pas fait usage de sa diplomatie pour arrêter cette vague de rapatriements massifs ou de déportations collectives qui va à l’encontre des conventions internationales ratifiées par l’État dominicain et des traités binationaux signés avec la République d’Haïti, ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’Homme dans les articles 13 et 14 et le pacte mondial sur les migrations promues par l’ONU en 2018

Les cas vulnérables n’ont pas été épargnés pour les déportations, que ce soit femme enceinte, femme nourrisse, enfants. « Pour certains, les détenus ont été emmenés dans des camions de la prison et des bus de l’armée et de l’immigration vers le centre d’accueil, où ils ont été purgés.

Il a été vérifié que leur statut d’immigration est irrégulier pour être dans le pays », soutiennent les autorités dominicaines. Encore une fois, des femmes enceintes à la recherche de soin ont été rapatriées en Haïti, en dépit des appels lancés pour éviter ce genre de scénario qui est contre la protection des personnes humaines.

Le Collectif Défenseurs Plus avec la collaboration d’autres organisations qui travaillent sur les différents points frontaliers, a reçu beaucoup de cas d’enfants non accompagnés et des femmes enceintes sur le point d’accoucher, des personnes malades et mêmes des ressortissants dominicains de la peau noire.

Ce qui laisse présager que la République Dominicaine pratique le profilage racial et la discrimination raciale en violation du droit international des droits de l’Homme. Des cas de violation de droits des haïtiens/haïtiennes sont actuellement en train d’être enregistrés dans les différents points frontaliers avec la République Dominicaine.

En matière de politique migratoire, l’État haïtien aurait dû intervenir afin de stopper ces vagues de déportations massives en trouvant un accord avec l’État dominicain auprès des instances régionaux et internationaux.

L’accompagnement des ressortissants haïtiens victimes de violences en République Dominicaine et ailleurs est un devoir du gouvernement. Défenseurs Plus dénonce ce silence complice des autorités du gouvernement de facto en place, dirigé par Monsieur Ariel HENRY.

De même, le Collectif Défenseurs Plus dénonce la procédure de déportation de l’État dominicain qui viole systématiquement les droits des haïtiens et des haïtiennes sur son territoire. Il demande une fois de plus, à la communauté internationale de prendre acte de ce comportement anti-haïtien qui viole les droits fondamentaux des personnes en République Dominicaine.

Et afin de réduire ce nombre massif d’haïtiens et d’haïtiennes fuyant le pays chaque année, les autorités haïtiennes doivent conjuguer leurs efforts en vue de fournir un meilleur cadre de vie dans le pays, loin de ces crises incessantes et de l’insécurité actuelle.

Fait à Port-au-Prince, le 16 décembre 2022

Chaina ÉTIENNE
Directrice de Programme

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