Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Huntingdon - Création d’un Comité de vigilance des gaz de schiste

Beaucoup d’action au cours des derniers jours concernant le gaz de schiste. Vendredi le quotidien Le Devoir révélait qu’un rapport commandé par le Vérificateur général du Québec soutient que nos usines d’épuration « ne sont pas conçues » pour traiter les eaux de fracturation du gaz de schiste. Une nouvelle en lien direct avec la création la veille à Huntingdon du Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît.

Ce nouveau regroupement est issu d’une importante réunion de représentants de plus de neuf organismes de défense de l’environnement tenue jeudi soir à Huntingdon.

France Lemieux est l’instigatrice de la rencontre. À titre personnel, elle a invité plusieurs intervenants de la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent et des citoyens préoccupés par la question du traitement des eaux de fracturation du gaz de schiste à l’usine d’épuration des eaux de la municipalité de Huntingdon.

Des groupes environnementalistes représentés jeudi, il y avait les Amis et riverains de la rivière Châteauguay (ARRC), Crivert, Scabric, Nostra-Terra, Comité ZIP du Haut-Saint-Laurent, Comité pour la réhabilitation de la rivière Châteauguay (CRRC), Centre d’intendance écologique Latreille (Ciel), Cultivez la différence et le Régleau. Parmi la trentaine de personnes présentes, il y avait aussi des représentants du Regroupement gaz de schiste Verchères qui connaissent bien le dossier du gaz de schiste. Albert Geuzaine et Michel Falstrault ont offert l’appui de la coordination du Regroupement provincial contre les gaz de schiste.

Le premier constat à la suite d’un tour de table, est que les gens présents sont très sensibilisés au problème des gaz de schiste, de l’état de la rivière Châteauguay et qu’ils se sentent tous interpelés particulièrement par le traitement « risqué » des eaux de fracturation du gaz de schiste à l’usine de traitement de Huntingdon.

Il y a eu de très nombreux échanges d’informations sur les risques et les problèmes liés à ces pratiques. On a élaboré quelques propositions d’actions notamment :

* Rencontrer Stéphane Gendron, le maire de Huntingdon ;
* Contacter les conseillers municipaux de la région pour qu’ils s’opposent aux forages et au traitement des eaux usées issus du forage ou de l’exploration ;
* Rechercher des données scientifiques plus complètes ;
* Bâtir un argumentaire solide.
* Informer et sensibiliser le public (conférences, etc.)

Le Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît (Suroit Shale Gas Watch Committee) formé de France Lemieux, Francine Poupart, Louis Bruneau, Claude Perron, Lise Maisonneuve et André Meloche, aura donc à organiser les suites à donner à ces propositions. Une première rencontre est prévue lundi le 30 janvier.

De l’aide de l’extérieur est arrivé le lendemain de la création du Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît. En effet l’article de Louis-Gilles Francoeur paru dans le quotidien Le Devoir vendredi mentionne qu’une « expertise commandée par le Vérificateur général du Québec conclut que nos usines d’épuration municipales « ne sont pas conçues » pour traiter les eaux de fracturation de l’industrie des gaz de schiste. L’article de M. Francoeur « Traitement des eaux de fracturation du gaz de schiste – Les usines d’épuration ne suffisent pas » fait référence au rapport de l’expert en toxicologie environnementale Raymond Van Collie.

Ce dernier a passé en revue les produits chimiques « utilisés » pour la fracturation hydraulique pour constater que, parmi les 56 principaux, 14 % sont réputés « toxiques » au sens de la Loi canadienne de protection de l’environnement (LCPE) et que 25 % de ces produits sont « cancérigènes ». Quant aux 48 produits de fracturation récupérés via le reflux vers la surface du méthane, 27 % sont reconnus comme toxiques et 19 %, comme cancérigènes. Dans ce contexte, la volonté des ministères québécois d’autoriser les usines municipales à traiter ces eaux de fracturation « paraît peu appropriée, même pour un faible transfert (de 1 % seulement) car les stations d’épuration municipales ne sont pas conçues pour les substances des eaux usées de l’industrie et peuvent être affectées par ces dernières », conclut M. Van Collie.

Dans ce contexte, il appert qu’il y a encore de nombreux éléments inconnus et il semble prématuré et surtout risqué de traiter des eaux de fracturation du gaz de schiste. Il ne faut pas penser uniquement à nous aujourd’hui, mais aussi à nos enfants et petits-enfants. Quand TOUS les risques seront connus, des décisions pourront se prendre en connaissance de cause.

D’ici là, je salue les citoyens de la région qui s’impliquent. Bravo à ceux et celles qui ont eu le courage d’initier le Comité de vigilance des gaz de schiste du Suroît.

Article tiré de l’InfoSuroît.com du 21 janvier 2012

Jean-Pierre Major

Info Suroît

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