Ralentissons l’empressement de forer
Bien que l’industrie nous assure que le forage dans le shale du Marcellus soit parfaitement sécuritaire, d’importantes questions n’ont toujours pas de réponses. Elles doivent être répondues avant que l’on décide de permettre ou pas notre état de se lancer dans le boom gazier.
Est-ce que la fracturation hydraulique, la méthode que l’industrie veut utiliser à grande échelle, est assez sécuritaire pour risquer l’eau potable des gens ?
Est-ce que les affirmations de l’industrie sur l’abondance de la ressource sont exactes ou gonflées ?
Est-ce que l’état de New York va vraiment bénéficier financièrement à long terme, ou sera assujettie d’une responsabilité bien plus lourde qu’une retombée immédiate ?
Voilà des questions importantes qui méritent des réponses : pas des belles paroles de relations publiques, pas de rhétorique qui affronte les affaires contre l’environnement, pas d’urgence artificielle qui profite d’une économie fléchissante et du chômage à la hausse.
Bien que ce soit encourageant d’entendre que l’état avancera prudemment, l’administration Cuomo fait des pressions pour permettre le forage prématurément.
Si nous sommes patients, nous auront bientôt au moins quelques réponses que New York a besoin d’entendre. À la demande du Congress, l’EPA (U.S. Environemental Protection Agency) étudie la sécurité de la fracturation hydraulique horizontale, une méthode qui fore à de grandes profondeurs puis horizontalement pour injecter de grandes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques à grandes pressions pour fracturer le roc et permettre au gaz de se libérer. L’EPA s’attend à présenter un rapport préliminaire d’ici la fin de 2012 et le rapport final sera prêt d’ici 2014.
Mais le DEC (Department of Environmental Conservation) de New York veut aller plus vite. Vendredi ( 1 juillet 2011), il a présenté son rapport préliminaire sur la fracturation hydraulique et a laissé comprendre qu’il émettrait des permis d’ici l’hiver.
Bien que l’état fait des promesses importantes : pas de forage dans les bassins versants qui alimentent la ville de New York et Syracuse, des bandes tampons autour des puits et la divulgation des chimiques utilisés dans la fracturation, par exemple, ce n’est pas assez.
On devrait attendre pour l’étude de l’EPA. Les recommandations de l’état et les commentaires du public pourraient être très différents quand plus d’informations seront disponibles. De plus, ce n’est pas clair si l’industrie aurait exagéré ses estimés sur la ressource dans le shale du Marcellus. Dans un article récent du New York Times qui se basait sur des centaines de courriels entre des exécutifs de l’industrie et des avocats, des géologues du gouvernement et des analystes du marché, on pouvait comprendre qu’on questionnait les déclarations de l’industrie qui assure que le gaz sera facile à extraire et à bon marché.
Cela soulève une autre question : est-ce que l’industrie aura les ressources pour nettoyer les lieux derrière elle, ou est-ce que les communautés seront prises avec des centaines de sites de forages et des millions de gallons de fluides de fracturation contaminés, peut-être même radioactifs, pour lesquels des méthodes de traitement ne sont pas encore identifiées. L’état sera peut-être prise avec, également, car la facture sociale venant de milliers de personnes qui s’attendaient à des emplois qui n’auront pas duré très longtemps.
Nous ne disons pas que le forage dans le Marcellus Shale ne devrait pas se faire. Nous disons que New York doit savoir dans quoi elle s’embarque. Pour le moment, nous ne le savons pas.
La question : l’état prépare ses directives pour le forage gazier même pendant qu’au moins une étude importante est toujours en marche.
Les enjeux : voulons-nous le faire au plus vite, ou le faire correctement ?