Hier, l’horizon entourant le dossier des gaz de schistes s’est subitement élargi. Grâce, entre autres à M. Hugo Lapointe de la « Coalition pour que le Québec ait meilleure Mine ! » En effet, un Camp Minier Citoyen, a planté ses tentes juste en face de l’Assemblée Nationale du Québec.
Le campement occupera le terrain devant le parlement pendant trois jours pour marquer l’ouverture des travaux de la commission chargée d’étudier le projet de loi 14 sur les mines qui ont lieu actuellement sur la colline parlementaire. Des délégués des quatre coins du Québec étaient présents, de Sept-Îles à Malartic, de Gaspé, à Victoriaville. Les membres de l’A.P.Ri.T. de St-Louis de-Blandford étaient là également.
Avec la désuète loi actuelle, qui date de 1880, les promoteurs miniers ont le droit légal de s’approprier les droits d’exploration et d’exploitation de tout le sous-sol du Québec. Ce, sans égards pour les droits et les intérêts des populations concernées. Selon les membres de la « Coalition pour le Québec ait meilleure Mine ! » le projet de loi 14, restreindrait à peine la marge de manœuvre laissée aux entreprises et le régime de redevances prévu par le gouvernement est beaucoup trop laxiste et pas assez payant pour les citoyens.
La Coalition pour que le Québec ait meilleure Mine ! » est constituée d’une quinzaine d’organismes, représentant des milliers de membres au Québec. Sa mission ? Modifier la façon d’encadrer et de développer le secteur des Mines au Québec, afin de favoriser des pratiques socialement acceptables et respectueuses de l’environnement. Elle propose, entre autres, la formation d’un fond souverain, financé à même les redevances, bonifiées de façon substantielle. Ce fond serait destiné à la remise en état et au nettoyage des sites exploités et à la recherche d’une vocation post minière, lorsque les mines seront abandonnées.
Voici quelques uns des intervenants entendus hier matin : Christian Simard de Nature Québec, le représentant de l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), André Belisle, Serge Fortier du commité vigilance gaz de la Vallée du St-Laurent, Nicole Kirouac, avocate retraitée, citoyenne de Malartic opposée aux expropriations d’Osisko, Marc Fafard de Sept-Îles sans Uranium (SISUR). Mme Françoise David de Québec Solidaire est venue nous dire quelques mots pour marquer l’appui que nous donne son parti et dire un petit salut à Jack Layton, dont le départ précipité nous laisse tous en état de choc. Un des membres des Zappartistes nous a fait un numéro humoristique tout à fait dans le ton. J’ai moi-même chanté une de mes compositions sur le thème de la Loi des Mines.
Plus près de nous, c’est à Villeroy que j’ai passé la soirée pour une rencontre d’information sur les gaz de schiste à laquelle les citoyens de Notre-Dame de-Lourdes, la localité voisine étaient également invités. Organisée par Mme Patricia Blier, devenue, à elle seule, le regroupement de citoyens de Villeroy, elle a réuni une soixantaine de personnes, la plupart de Villeroy et de Notre-Dame de Lourdes. Mais des gens sont venus d’aussi loin que de la Beauce pour y participer.
Pendant près de 2 heures et demi, Serge Fortier, coordonateur du Comité Vigilance Gaz de la Vallée du St-Laurent, a captivé les assistants avec une argumentation solide et un enthousiasme contagieux.
M. Fortier, a insisté sur les conclusions du rapport du Bape concernant l’absence de réponses aux nombreuses questions qui se sont posées à lui. Des question concernant la santé publique, les dégâts possibles aux infrastructures et à l’environnement, à l’imputabilité et au partage des redevances. Concernant ces dernières, le BAPE a d’ailleurs noté qu’elles étaient plus qu’insuffisantes.
Rappelons que la fracturation hydraulique nécessite des millions de galons d’eau, additionnés de sable, pour empêcher les failles créées de se refermer. Cette eau contient plus de 500 produits chimiques, dont la formaldéhyde, la thalidomide et le benzène et de grandes quantités d’acide chlorhydrique. Le 50% d’eau qui en ressort a subi des réactions chimiques diverses, impossibles à identifier. Le reste migre sous terre en suivant les failles naturelles et celles crées par la fracturation.
M. Fortier a également fait mention de Fortierville, où la compagnie Talisman énergie prévoit creuser, sous peu, quatre puits de « Monitoring » afin de procéder à des « tests ». Quand on sait que la nappe phréatique de Fortierville s’étend dans tous le secteur environnant, du fleuve à la rivière Bécancourt, il y a de quoi s’alarmer. Un blitz de sensibilisation de la population de Fortierville est d’ailleurs prévu ce week-end.
Les maires de Villeroy, M. Michel Poisson, et de Notre-Dame de-Lourdes, M. Jocelyn Bédard, ont tous deux affirmé leur opposition à la présence de compagnies de gaz de schiste sur la totalité de leur territoire et leur ont toutes deux refusé l’accès aux sources d’eau locales.
Les citoyens de la Vallée du St-Laurent s’affairent à prouver l’absence d’acceptabilité sociale dans ce dossier. De plus en plus de villes et de villages intègrent le mouvement de protestation. Le gouvernement, par la voix de la Ministre Normandeau, ayant assuré qu’il n’exproprierait pas la Vallée du St-Laurent au complet.
La réponse est très favorable. La résistance citoyenne s’est mise en branle un peu partout au Québec, les citoyens exigent le développement des « Énergies Alternative » des « Énergies Propres ». Villeroy et Notre-Dame de Lourdes sont les nouvelles partenaires de ce regroupement citoyen sans précédent. Selon Serge Fortier, il est primordial que chaque municipalité emboîte le pas, afin d’envoyer un message clair au gouvernement. Le peuple du Québec est en train de se réveiller. Il n’est pas question qu’il se rendorme.
C’est le temps des énergies propres !