« Nous croyons que l’immigration ne doit pas être perçue strictement comme un élément de réponse à nos préoccupations économiques. Elle doit surtout s’inscrire dans une vision plus large incluant nos valeurs sociales et humaines », déclare Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.
Orientation relative au volume des admissions
Quant au volume des admissions, la CSN estime que, pour garantir une cohérence dans les exercices de planification tout en s’assurant que ceux-ci soient plus justes et efficients, le gouvernement doit évaluer un ensemble de facteurs prédéterminés dont, les indicateurs reliés à l’intégration des personnes déjà admises ainsi que la capacité de la société à accueillir et à intégrer d’autres personnes issues de l’immigration.
La CSN, en tant qu’acteur important sur le marché du travail, continue de plaider en faveur de la venue de personnes immigrantes sur le territoire du Québec. L’approche proposée est que la mise en place et le maintien de mesures existantes permettent l’intégration en emploi des personnes issues de l’immigration et que la détermination des volumes d’admissions se fasse à partir de l’évaluation des résultats de cette intégration et des autres facteurs reliés à la capacité d’accueil du Québec et non strictement en fonction d’études démographiques dont les résultats sont souvent appelés à changer.
Adéquation avec l’emploi
L’orientation proposée de porter progressivement à 50 % la proportion des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés détenant une formation dans des champs de compétence correspondant à des bassins exprimés sur le marché du travail peut être une mesure intéressante pour favoriser l’intégration en emploi. La CSN se questionne toutefois sur l’impact des divers moyens d’action que l’on retrouve dans le plan d’action gouvernemental pour favoriser la participation de tous à l’essor du Québec 2008-2013 La diversité : une valeur ajoutée. Un bilan de ce plan d’action devrait être fait et rendu public à intervalle régulier, ce qui permettrait de mesurer le chemin parcouru en rapport aux objectifs fixés.
Maîtrise de la langue française
La CSN considère qu’il est important qu’une majorité de personnes sélectionnées possède au moins un niveau intermédiaire à avancé du français, notamment dans leur domaine de travail. Le gouvernement doit alors offrir des cours d’une durée suffisante pour permettre d’accéder à une connaissance avancée du français. « Ces cours doivent être offerts non seulement aux candidats de la catégorie des travailleuses et travailleurs qualifiés, mais aussi à leurs conjointes ou conjoints et aux autres catégories d’immigrants », estime Jean Lortie.
Par ailleurs, la ministre nous annonçait, il y a une dizaine de jours, qu’elle reculait sur sa volonté de limiter à un pourcentage du bassin géographique africain. La CSN salue cette décision et souhaite que le gouvernement établisse des balises claires pour le recours à la limitation du nombre de personnes immigrantes en fonction des bassins géographiques.