Édition du 19 novembre 2024

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Planète

Forages en mer, évaluation d’impact et crise planétaire

Sur le Grand Banc de Terre-Neuve, l’exploration et l’exploitation des ressources pétrolières et gazières se pratiquent depuis longtemps. Mais en février dernier, le gouvernement fédéral a déposé un projet de règlement ministériel qui exclurait dorénavant tous les nouveaux projets de forage de l’évaluation prévue par la Loi sur l’évaluation d’impact.

Les citoyens sont invités à présenter leurs commentaires sur ce projet de règlement, ce que j’ai fait ; voici l’essentiel de mon intervention.

À mon sens, même si une évaluation régionale a été réalisée, évaluation qui a donné lieu à un rapport d’experts aux conclusions prudentes, suivi par la publication d’un document de travail donnant les grandes lignes du projet de règlement, l’adoption de ce règlement serait une aberration, pour diverses raisons.
La production pétrolière est en crise partout dans le monde. Terre-Neuve-et-Labrador, qui a misé sur ce secteur économique en perte de vitesse, doit malheureusement en payer le prix aujourd’hui. Il serait donc contre-productif de poursuivre dans la voie de l’exploitation pétrolière étant donné l’évolution observée et prévisible de ce secteur.

La crise climatique fait ressortir la nécessité de freiner l’exploitation des hydrocarbures fossiles partout dans le monde, particulièrement en ce qui concerne les réserves non conventionnelles, dont l’impact écologique est plus grand que celui des ressources conventionnelles.

Les eaux des bancs de Terre-Neuve doivent être protégées de la pollution pour retrouver leur productivité halieutique et leur richesse écosystémique. Cette zone est depuis des siècles connue comme une zone de pêche exceptionnelle. Les ressources des océans sont en grave déclin, et tout doit être mis en œuvre pour qu’elles redeviennent une source d’alimentation gérée avec prudence pour subvenir aux besoins de la population humaine. Il faut pour cela que tout l’écosystème marin soit protégé, du plancton aux cétacés, en passant par toutes les espèces de poissons, d’invertébrés et de végétaux.

La pandémie de la COVID-19 cause dans le monde entier un ralentissement et une perturbation de toute l’activité économique et sociale ; c’est un signe avant-coureur des difficultés que la crise climatique va provoquer dans tous les secteurs de l’activité humaine. Il est donc impératif de repenser tout le paradigme du développement économique dans une optique de décroissance planifiée et équitable, et de l’orienter vers la transition énergétique, le respect des écosystèmes et la résilience sociale.

Dans ce contexte, à la lumière des arguments ci-dessus, il apparaît clairement que tous les projets d’exploration pétrolière doivent être soumis à une évaluation d’impact très stricte et très large, basée sur une analyse de toutes les dimensions évoquées. Cette évaluation devrait en toute logique amener à rejeter ces projets et à soutenir plutôt des initiatives tournées vers autre chose qu’une illusoire rentabilité financière.
Denise Campillo
ROXTON FALLS
Le 21 avril 2020

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